Le tandem Macron-Merkel était visiblement sur la même longueur d’onde ce mardi. (Photo: Licence C. C.)

Le tandem Macron-Merkel était visiblement sur la même longueur d’onde ce mardi. (Photo: Licence C. C.)

Le sommet franco-allemand de mardi à Meseberg, près de Berlin, a accouché de la promesse d’un budget de la zone euro. C’était un des objectifs du président français, qui souhaitait doter l’Union économique et monétaire de ce second pilier, après la création de l’euro.

Ce budget commun entre les 19 pays de la zone euro, programmé pour 2021 entre les deux capitales, devrait renforcer la monnaie commune. Mais si les deux locomotives de la zone euro sont d’accord sur le principe – Angela Merkel est longtemps restée réticente à cette idée –, restera à convaincre les 17 autres partenaires, ce qui n’est pas joué d’avance.

Compétitivité et convergence

La déclaration franco-allemande de ce mardi pointe que «le but du budget de la zone euro est la compétitivité et la convergence». Les deux pays proposent aussi de mettre en place un groupe de travail en vue de faire des propositions concrètes pour le Conseil européen de décembre 2018.

Si l’idée est acceptée, reste désormais à fixer le montant de ce budget, ce qui devra se faire entre États membres dans le contexte du cadre financier pluriannuel 2021-2027.

Le duo Merkel-Macron a aussi fait des avancées sur la politique migratoire. Ils ont en effet proposé la création d’un office européen de l’asile qui aura pour but d’harmoniser les pratiques des États membres. Une question sensible pour la chancelière allemande, mise à mal sur cette question dans son propre gouvernement.

Vers un fonds monétaire européen

Ils ont aussi décidé de la transformation du MES, le Mécanisme européen de stabilité né de la crise financière. À terme, il deviendrait une sorte de fonds monétaire européen et prévoirait des solutions pour le sauvetage de banques en difficulté.

Ces points «historiques» ont quelque peu effacé le travail en amont des deux ministres de l’Économie, Bruno Le Maire et Olaf Scholz, sur le projet Accis d’assiette commune au niveau européen pour l’impôt des sociétés transnationales.

Les deux pays semblent en tout cas d’accord pour proposer un socle commun de règles fiscales au sein de l’Union européenne. Il s’appliquerait, selon leur vœu, à toutes les sociétés et pas seulement à celles qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 750 millions d’euros, comme l’avait proposé la Commission.