Tout comme son prédécesseur François Hollande, Emmanuel Macron a effectué, lundi, son premier voyage officiel comme président de la République à Berlin. Un déplacement dont le message n’a cependant pas été tourné sur le renouvellement symbolique du fonctionnement du couple franco-allemand, mais par la volonté affichée des deux chefs d’État de mettre en place «une nouvelle dynamique», tournée vers «plus de pragmatisme et de volontarisme».

Destinée à répondre à «la colère» exprimée par le vote en faveur du Front national de Marine Le Pen au cours de la présidentielle et la montée des populismes en Europe, la nouvelle ambition devra passer par un renforcement du projet européen. «L’un et l’autre, nous sommes convaincus que nous avons besoin de résultats de court terme, mais également de vraies transformations, d’une vraie refondation de l’Europe», a indiqué Emmanuel Macron. «Du point de vue allemand, il est possible de changer les traités, si cela fait sens», a estimé pour sa part Angela Merkel, tandis que le président français assurait qu’il n’aurait «pas de tabou» à l’égard de cette idée. «Le sujet des changements de traités fut un [interdit] français, en l’espèce il n’y en aura pas avec moi

Parmi les chantiers prioritaires figure notamment une réforme du fonctionnement de la zone euro, Emmanuel Macron étant partisan d’«une politique volontariste en termes publics et privés» afin «d’injecter de l’argent neuf». Une idée à laquelle n’a toutefois pas pleinement souscrit la chancelière, reconnaissant que s’«il y a des convergences, peut-être y a-t-il ici ou là des conceptions différentes», en référence notamment à la volonté du président français de mettre en place un budget de la zone euro ou un ministre des Finances dédié à l’union monétaire.

L’idée de mutualiser les dettes européennes, évoquée par certains en France pour tenter de redonner un nouveau souffle européen, reste une ligne rouge qui n’a pas été franchie par Emmanuel Macron, ce dernier indiquant d’emblée ne pas être «un promoteur de la mutualisation des dettes passées» au sein de l’union monétaire, car «cela conduit à une politique de déresponsabilisation».