Le président français Emmanuel Macron a notamment défendu hier à Paris davantage de convergence sociale et fiscale en Europe. (Photo: DR)

Le président français Emmanuel Macron a notamment défendu hier à Paris davantage de convergence sociale et fiscale en Europe. (Photo: DR)

Le président français Emmanuel Macron a prononcé ce mardi, devant l’Université de la Sorbonne à Paris, un discours lors duquel il a dévoilé plusieurs mesures «emblématiques» et «concrètes» pour ouvrir le débat, d’ici la fin de l’année, sur une «nouvelle page de l’Union européenne».

Soulignant la nécessité de refonder une Europe «souveraine, unie et démocratique», face à une Europe aujourd’hui «trop faible, lente et inefficace», Emmanuel Macron a appelé à engager des actions concrètes organisées autour de «six clés de la souveraineté», la première portant sur la sécurité, avec notamment la mise en place d’un parquet européen contre la criminalité et le terrorisme, ou encore d’une Académie européenne du renseignement.

<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p lang="fr" dir="ltr">Je suis venu vous parler d’Europe. <br>« Encore ! », diront certains.<br><br>Oui, encore.<a href="https://twitter.com/hashtag/InitiativeEurope?src=hash">#InitiativeEurope</a><a href="https://t.co/0ysXiIuKy7">https://t.co/0ysXiIuKy7</a></p>&mdash; Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) <a href="https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/912671914857988097">26 septembre 2017</a></blockquote>
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La deuxième clé du discours du président français a porté sur le contrôle des migrations qui sont «un défi majeur de l’Europe», a-t-il souligné.

Des procédures d’asile disparates

«On manque à la fois d’efficacité et d’humanité», a-t-il poursuivi, dénonçant des procédures d’asile «disparates» et déclarant souhaiter «accueillir dignement ceux qui ont droit à l’asile, et renvoyer les autres».

<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p lang="fr" dir="ltr">La crise migratoire est un défi durable. Nous manquons d’efficacité comme d’humanité. <a href="https://twitter.com/hashtag/InitiativeEurope?src=hash">#InitiativeEurope</a> <a href="https://t.co/OySKRQatPP">pic.twitter.com/OySKRQatPP</a></p>&mdash; Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) <a href="https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/912685326828756995">26 septembre 2017</a></blockquote>
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«La troisième clé de notre souveraineté européenne est notre politique de développement, reposant sur l’éducation, la santé et l’énergie», a ensuite déclaré le président français, se disant prêt à donner l’intégralité des ressources de la taxe sur les transactions financières – que ne pratiquent que la France et l’Allemagne, et qu’il souhaite voir étendue à toute l’Europe – à l’aide au développement.

Transition énergétique

Suggérant un marché européen de l’énergie et une taxe carbone aux frontières de l’Europe, il a aussi appelé à la création d’un programme européen pour stimuler les «voitures propres», considérant la transition énergétique comme le quatrième pilier – ou la quatrième clé – de cette Europe qu’il souhaite réformer.

«L’Europe doit être à l’avant-garde de cette transition, en transformant transports, logements, industries. Cela ne se fera pas en un jour. Je sais les résistances de certains. Mais dès aujourd’hui, avançons», a-t-il insisté.

Champions du numérique

Prônant la création d’une Agence européenne pour l’innovation, Emmanuel Macron a poursuivi son discours en abordant le chapitre du numérique, la cinquième clé de la souveraineté européenne, indiquant vouloir également créer des «champions européens» dans la transition numérique, «le marché unique du numérique étant une occasion à saisir pour protéger les données économiques de nos entreprises».

Concernant cette clé, il a aussi estimé que la valeur créée «doit être taxée là où elle est produite» et que, dans le cadre d’une Europe numérique, il voulait défendre les droits d’auteur, «ce qui n’est pas un débat ringard».

Zone euro: un budget plus fort

Face à son auditoire, le président français a encore défendu l’idée d’une Europe en tant que puissance industrielle et monétaire – sixième clé de sa souveraineté – avec notamment «la poursuite d’une politique spatiale ambitieuse».

Abordant le dossier de la zone euro, il a souligné la nécessité d’un budget plus fort au cœur de cette zone, avec, à sa tête, un ministre des Finances de la zone euro et un contrôle démocratique.

Convergence fiscale

Le chef de l’État français a également rappelé son combat pour réviser la directive sur le travail détaché «pour plus de convergence en Europe» et évoqué un «projet de convergence fiscale et sociale».

Sur ce point, il a appelé l’Europe à se doter d’instruments de solidarité concrets pour atteindre cette convergence, notamment concernant l’impôt sur les sociétés, prônant que les États membres soient obligés d’ici 2020 de respecter une fourchette de taux pour cet impôt «dont le respect ouvrirait le droit aux fonds structurels».

Avant de clôturer son discours, Emmanuel Macron a encore appelé à un vaste débat «ouvert, libre et transparent» sur l’Europe, dans les pays qui le souhaitent, pour «offrir un contenu à l’Europe avant les élections européennes de 2019», considérant qu’il fallait refonder le débat européen avec et par le peuple.

<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p lang="fr" dir="ltr">Organisons un débat libre, ouvert, européen. <a href="https://twitter.com/hashtag/InitiativeEurope?src=hash">#InitiativeEurope</a> <a href="https://t.co/iZfzcdP36t">pic.twitter.com/iZfzcdP36t</a></p>&mdash; Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) <a href="https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/912711995169878016">26 septembre 2017</a></blockquote>
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Une réponse au Brexit

Pour ces élections, il a affirmé souhaiter la mise en place de listes transnationales, et que la moitié du Parlement européen soit élue sur ces listes, qui permettraient d’occuper les 73 sièges laissés vacants par les députés britanniques à Bruxelles, et constitueraient une réponse symbolique au Brexit.

Un Brexit dont il a souligné «des discussions en cours qui ne définissent pas le futur de l’Europe», en estimant encore que le Royaume-Uni peut «retrouver sa place dans une Europe simplifiée».