L'investissement de 120 millions d'euros, réalisé sur 10 ans, sera «entièrement dépensé au Luxembourg», selon Étienne Schneider, ministre de la Défense. (Photo: Sven Becker)

L'investissement de 120 millions d'euros, réalisé sur 10 ans, sera «entièrement dépensé au Luxembourg», selon Étienne Schneider, ministre de la Défense. (Photo: Sven Becker)

Depuis juillet 2014, date du feu vert donné par le gouvernement à la hausse du budget accordé de 0,6% du PIB à l’Otan – contre 0,4% actuellement -, les annonces de participations financières à des projets militaires se multiplient. Après la réhabilitation de la caserne Grand-Duc Jean à Diekirch, la création de LuxGovSat destinée à gérer le futur satellite luxembourgeois ou la réflexion autour de la création d’un hôpital militaire dédié aux biotechnologies, c’est au tour du domaine des drones de bénéficier d’investissements luxembourgeois.

C’est en commission parlementaire, lundi après-midi, qu’Étienne Schneider (LSAP), ministre de la Défense, a réalisé cette annonce. D’ici à 10 ans, le Luxembourg entend investir quelque 120 millions d’euros dans le programme AGS de l’Otan. Un programme de surveillance terrestre par «drones d’observation» dont l’objectif est «de fournir une information en temps réel sur les terrains d’opérations», selon le projet de loi déposé par le ministre à la Chambre. Conformément à la stratégie mise en place par le gouvernement, ce programme principalement à vocation militaire pourra également être mis à profit de missions civiles «dans le cas de catastrophes naturelles ou de situations humanitaires», précise le texte.

L’investissement sera entièrement dépensé au Luxembourg.

Étienne Schneider, ministre de la Défense

D’une valeur globale de 1,4 milliard d’euros, les cinq appareils du programme AGS seront financés par 15 États membres de l’Otan, mais leur fonctionnement et leur maintenance seront assurés depuis Capellen, via la NATO Maintenance and Supply Agency (NSPA). En d’autres termes, via du personnel hautement qualifié qui pourrait intégrer, à plus ou moins long terme, le secteur satellitaire privé. Qu’il s’agisse de SES ou d’autres sociétés du secteur spatial implantées au Grand-Duché. Autre espoir via cet investissement, asseoir encore un peu plus la visibilité du Grand-Duché dans le domaine des communications satellitaires, qu’elles soient gouvernementales ou militaires. Un domaine présenté par le ministre comme «incontournable à l’avenir».

Contacté par Paperjam.lu, Étienne Schneider précise également que «l’investissement de 120 millions réalisé sur 10 ans sera entièrement dépensé au Luxembourg» et permet «de donner un premier grand contrat à LuxGovSat qui agira en tant qu’intermédiaire pour attribuer in fine le contrat de fourniture de capacités satellitaires à SES, le satellite LuxGovSat n’étant pas encore disponible». Le ministre mise donc sur un «triple win» pour l'État qui devrait voir «des créations d'emplois et d'expertises via SES et LuxGovSat», «de nouvelles recettes fiscales» pour le pays «et des dividendes au travers la présence de l'État dans l'actionnariat de SES et de LuxGovSat». C’est dans ce contexte que SES inaugurera, ce vendredi, le nouveau bâtiment qui accueille le centre de commande de 37 de ses satellites. Un bâtiment de haute technologie dont seules deux autres répliques existent dans le monde. L’un à Princeton, aux États-Unis, l’autre à Gibraltar.