L'affaire Pescanova leste un peu l'horizon immédiat de son actionnaire Luxempart. (Photo: licence CC / WK)

L'affaire Pescanova leste un peu l'horizon immédiat de son actionnaire Luxempart. (Photo: licence CC / WK)

Le conseil d’administration de Luxempart était réuni à Leudelange, ce jeudi 28 mars. La société d’investissement luxembourgeoise a été à quelques jours d’un mauvais poisson d’avril... L’affaire Pescanova, du nom de cette société de pêche espagnole, qui a pris dans ses filets l’investisseur grand-ducal, revient dans tous les chiffres, surtout parmi les «événements importants survenus après la date de clôture des comptes annuels».

La position Pescanova est déjà en dévaluation dans le résultat consolidé au 31 décembre 2012 de Luxempart, qui inclut aussi un résultat récurrent en augmentation et une plus-value sur la cession de Paul Wurth (cession en juillet 2012 au groupe industriel allemand SMS, pour un montant de 56 millions d'euros, des 10,9% de Paul Wurth, dont Luxempart était actionnaire depuis 1988).

Globalement positif

Le résultat net global consolidé, qui inclut les variations de valeur du portefeuille, s’élève à 51,31 millions d’euros, contre 32,57 millions d’euros l’exercice précédent. «Une progression de 57,5% grâce à la bonne évolution de nos participations», souligne le communiqué officiel des résultats 2012. En revanche, Luxempart réalise en 2012 un résultat net consolidé (part du groupe) de 28,32 millions d’euros, alors qu’il était de 43,22 millions en 2011.

Le Conseil d’administration proposera à l’Assemblée générale le paiement d’un dividende brut de 0,8252 euro. Ce qui représente une augmentation d’environ 10% par rapport au dividende de l’exercice précédent.

L’actif net tient donc compte de la dévaluation Pescanova. Celle-ci, selon les administrateurs de Luxempart, «a un impact négatif de 1,41 euro sur l’actif net par titre».

Dégradation inopinée

«Depuis février 2013, la situation de Pescanova s’est fortement et inopinément dégradée», explique la société. Luxempart a souscrit, en février 2012, une émission d’obligations convertibles du groupe de pêche espagnol, pour 17 millions d’euros. En juillet, l’acteur grand-ducal participait à une augmentation de capital, pour 9 nouveaux millions d’euros. Luxempart avait acquis 5% de Pescanova en juillet 2011. À ce moment, la mer était d’huile. Depuis, c’est la houle qui gronde.

«La situation de Pescanova pourrait avoir un impact négatif supplémentaire sur les comptes 2013», avoue, dans le chapitre «perspectives», Luxempart, qui évalue cet impact à 4 millions d’euros, «en cas de dévaluation totale de la valeur résiduelle des obligations convertibles». Luxempart, dans cette histoire, se félicite de la pertinence d’avoir un portefeuille diversifié par ailleurs, qui permet quand même de faire «face à ce genre de situation opaque et imprévisible».

À noter encore que la société BDO, qui est réviseur de la société Pescanova depuis plus de 10 ans, a été mandatée par l’autorité espagnole de surveillance des marchés, pour analyser en détail les comptes et rendre un rapport, «d’ici le début du mois d’avril». Un conseil d’aministration extraordinaire devra alors être convoqué pour examiner ce rapport et, le cas échéant, valider la nouvelle version des comptes 2012.