Le surdimensionnement du système bancaire luxembourgeois est montré du doigt sur fond de crise chypriote. (Photo : Luc Deflorenne / archives)

Le surdimensionnement du système bancaire luxembourgeois est montré du doigt sur fond de crise chypriote. (Photo : Luc Deflorenne / archives)

Les déposants luxembourgeois risquent-ils la même mésaventure que leurs homologues chypriotes ? On n'en est sans doute pas là, compte tenu de la situation encore très saine des finances publiques du Grand-Duché, dont la dette dépasse à peine les 20% du PIB (contre une projection à 100% du PIB pour Chypre à horizon 2020). Aucun risque donc à priori que l'Eurogroupe décide unilatéralement de ponctionner les épargnants locaux pour renflouer le pays.

Et pourtant, certaines similitudes existent tout de même entre les deux petits pays. Similitudes qui sont mises en avant dans un article de die Welt. Sous le titre: «Le Luxembourg aussi a un modèle économique douteux», le quotidien allemand pointe le surdimensionnement, encore plus prononcé qu'à Chypre, du système bancaire grand-ducal par rapport à la taille de son économie.

Voir le tableau ci-dessous publié dans l'article:

Le Luxembourg est même le pays de la zone euro où ce déséquilibre est le plus prononcé, avec des dépôts de 227,37 milliards d'euros détenus par les particuliers et les entreprises, à comparer à un PIB (Produit intérieur brut) de seulement 44 milliards d'euros, soit un rapport de 516,8%. À Chypre, où les banques détiennent beaucoup d'argent d'origine russe, ce ratio est de 263,3%. Malte compte 11,68 milliards de dépôts, contre un PIB de 7 milliards (soit un rapport de 166,9%)

Cette semaine, Jacques Attali, économiste, président de PlaNet Finance, et ancien conseiller de François Mitterrand, avait également comparé Luxembourg à Chypre dans une intervention radiophonique: «Le problème chypriote, on le connaît depuis l'entrée du pays dans l'Union européenne. L'île reste un paradis fiscal, avec un impôt sur les sociétés quasi nul et des banques qui font tout et n'importe quoi dans la façon dont ils accordent les dépôts.» Il avait ajouté qu'il fallait se poser la question ailleurs en Europe. «Il y a Londres, principale place de blanchiment financier sur la planète, il y a Luxembourg qui est un paradis fiscal.»