L’OCDE calcule le « coin fiscal » du Luxembourg à 36 %. La moyenne des pays de l’organisation est à 35,3 %. (Photo : Julien Becker/archives)

L’OCDE calcule le « coin fiscal » du Luxembourg à 36 %. La moyenne des pays de l’organisation est à 35,3 %. (Photo : Julien Becker/archives)

Le prélèvement moyen d'impôts et de cotisations sociales sur les revenus du travail a augmenté un peu partout, selon l’OCDE. Mais le Luxembourg, même s'il reste bon comparé aux voisins,  figure parmi les pays où l'on constate les plus fortes augmentations en 2011.

Selon la nouvelle édition de l’étude « Impôts sur les salaires » publiée mercredi par l’OCDE, le prélèvement moyen d’impôts et de cotisations sociales sur les revenus du travail a augmenté dans 26 des 34 pays de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement économiques) en 2011. Parmi les pays où les contribuables – ménages et entreprises – ont subi les plus fortes augmentations, le Luxembourg est cité, juste après l’Irlande, et avant le Portugal ou la Slovaquie. En revanche, l’OCDE relève que, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis, les contribuables ont vu leur charge fiscale diminuer.

« Dans la plupart des pays, l'augmentation de la charge fiscale a été due à l'impôt sur le revenu des personnes physiques plutôt qu'à un accroissement des cotisations de sécurité sociale », commente l'OCDE dans son communiqué. L’organisation utilise la référence de « coin fiscal » (ou charge fiscale), un taux calculé par « le montant total des impôts et cotisations sociales versés par les salariés et les employeurs, diminué des prestations familiales reçues et divisé par les coûts totaux de main d'oeuvre pour l'employeur ».

Juste au-dessus de la moyenne

La moyenne OCDE était en 2011 de 35,3 %. Le Luxembourg arrive juste au-dessus de cette moyenne, avec 36 %. L’OCDE souligne néanmoins la progression continue des éléments du ratio : taux de l’IRPP (impôt sur le revenu des personnes physiques), cotisations salariales et patronales de sécurité sociale, seuils d’imposition du revenu… Pour le Luxembourg, c’est +1,65 % sur les taxes, +0,29 pour l’impôt sur le revenu, +0,72 pour les charges du salarié et +0,64 pour les charges incombant à l’employeur.

Cela étant, le Luxembourg demeure un élève moyen dans la classe OCDE, et reste surtout très compétitif par rapport à ses voisins immédiats, tous dans le « peloton de tête » des charges sociales et fiscales les plus élevées, même quand elles n’ont pas augmenté entre 2010 et 2011. La Belgique a le taux moyen de « coin fiscal » le plus élevé, à 55,5 %. L’Allemagne suit, avec 49,8 %. La France est 4e (derrière la Hongrie), avec un taux de 49,4 %. Ces données sont calculées pour un salarié célibataire, sans enfant, rémunéré au salaire moyen.

Mais les charges les plus élevées pour les familles ayant deux enfants et disposant d'un seul revenu égal au salaire moyen sont aussi pointées en France (42,3 %) et en Belgique (40,3 %). Le « coin fiscal » est généralement plus faible pour les familles ayant des enfants que pour les salariés célibataires sans enfant. Et les différences sont particulièrement importantes, notamment au Luxembourg, mais aussi en Allemagne ou en Belgique.

Facteurs déterminants

L’OCDE note que, dans la plupart des cas, l’augmentation de la charge fiscale globale a été due à l’impôt sur le revenu des personnes physiques plutôt qu’à un accroissement des cotisations de sécurité sociale.

L’organisation précise aussi que cette hausse s’explique par le fait qu’une part accrue des revenus du travail a été soumise à l’impôt, à cause d’une baisse relative de la valeur des abattements et des crédits d’impôt par rapport aux salaires.

Pour l’OCDE, les données comparatives détaillées sur l’imposition des revenus du travail et les coûts correspondants pour les employeurs en ce qui concerne les différentes catégories de ménages et les différents niveaux de revenus sont des facteurs qui « jouent un rôle déterminant aussi bien dans l’incitation des particuliers à rechercher un emploi que dans celle des entreprises à embaucher des salariés ».