Alors que le deal avec Precision Capital pour le rachat de la BIL n’est toujours pas officiellement finalisé, les conditions du marché, intimement lié aux bonnes relations entre le Luxembourg et le Qatar, continuent à poser des questions. Et le débat politique n’est bien sûr pas absent du contexte.
Le groupe parlementaire des Verts enfonce le clou. Le président François Bausch et les députés Viviane Loschetter, Josée Lorsché, Félix Braz et Henri Kox ont cosigné une lettre adressée au président de la Chambre Laurent Mosar. Ils y reviennent à une précédente demande, demeurée lettre morte, depuis le 29 novembre dernier. Elle concerne l’organisation d’un débat d’orientation, avec rapport parlementaire circonstancié, pour « une analyse approfondie des évolutions du système bancaire et financier au cours des dernières années, et plus particulièrement le cas précis de Dexia-BIL ».
Élargir la portée
L’évolution du dossier BIL, avec notamment les questions qui se posent quant à l’éventuelle mise à l’écart d’autres candidats repreneurs potentiels, au profit de l’investisseur lié à la famille régnante du Qatar, fait inciter déi Gréng, afin que le débat demandé ait lieu.
« Nous voudrions également en élargir la portée en y incluant la stratégie du gouvernement ainsi que sa mise en oeuvre pour ce qui est de l’acquisition de parts par l’État luxembourgeois dans Dexia-Bil à l’occasion de sa cession par Dexia-Holding et le rôle que jouent à cet égard les relations économiques de plus en plus étroites entre le Luxembourg et le Qatar », écrivent les députés verts. Selon eux, le débat, clairement consigné, devrait « amener des propositions de réforme en vue de rendre le secteur financier plus éthique, plus durable, au service de l’économie réelle et moins dangereux pour la prospérité des États européens et du Luxembourg en particulier ».
« Orientation bénéfique des relations »
L’analyse, selon les Verts, devrait également permettre « d’identifier une orientation bénéfique des relations économiques du Luxembourg avec le Qatar ».
Déi Lenk font eux aussi le reproche à l’État de négocier en catimini, et réclament également des explications claires quant aux exclusives réservées aux investisseurs du Qatar.
Pour rappel, lundi, suite à la parution d’articles autour de deal de la BIL, dans la presse belge d’abord, luxembourgeoise ensuite, Claude Meisch, président du groupe parlementaire DP, avait demandé au président de la Chambre d’inviter le ministre Frieden à une prochaine réunion de la Commission des Finances et du Budget.