Andrea Mancini joue sous le nom Cleveland et aime l’idée d’une musique sans visage. (Photo: Cleveland)

Andrea Mancini joue sous le nom Cleveland et aime l’idée d’une musique sans visage. (Photo: Cleveland)

Que ce soit en tant que DJ ou en jouant en live, Cleveland est capable d’enthousiasmer et de captiver son auditoire, agrémentant des influences les plus diverses ce voyage personnel hypnotique. Avec deux EP à son actif sur des labels internationaux de prestige, il est le chouchou de nombreux clubs européens avec son son profond d’une house trempée dans une narration mystérieuse.

Monsieur Mancini, comment est né le nom Cleveland?

«J’ai choisi ce nom en 2012 quand j’ai commencé à vraiment faire de la musique. J’aime la sonorité du nom qui me fait penser aux mots anglais qu’on fait résonner quand on est petit et qu’on ne parle pas la langue. En plus dans mes titres, il y a beaucoup de références à la géographie et aux voyages.

Comment avez-vous commencé la musique techno?

«Je suis né à Luxembourg dans une famille italienne où il n’y avait pas d’éducation musicale. J’étais plutôt tourné vers le foot. J’ai eu une première révélation musicale vers 16 ans, avec l’électro de Nathan Fake, ‘The Sky Was Pink’, et je traînais beaucoup avec les groupes d’indie rock formés par les élèves de l’école européenne… J’ai écouté beaucoup de musique à cette époque, beaucoup de DJ. C’est ensuite à Bruxelles, pour mes études en art graphique que j’ai découvert les scènes plus underground, la musique des clubs, les machines, les synthés, la techno américaine de Détroit ou de Chicago… Je m’y suis mis à fond.

Vous avez plusieurs disques à votre actif?

«J’ai sorti mon premier EP, ‘Travelguide’, en 2014 sur le label White à Berlin, puis un deuxième, ‘Atlas’, en 2016 sur Hivern Discs à Barcelone. Oskar Offermann et John Talabot, les producteurs de ces labels, m’ont soutenu, ce qui m’a permis de me faire connaître et de tourner de plus en plus. Pour l’instant, j’en prépare un troisième chez les Californiens d’ESP Institute.

House? Électro? Techno? Comment définissez-vous votre musique?

«Je dirais que c’est une musique mystérieuse, un peu ésotérique. Je la veux pleine d’espoir et… exaltante.

Comment est-ce qu’on sait qu’un morceau est prêt?

«Il est très difficile de savoir quand arrêter. Je rassemble diverses idées dans un projet de piste et quand je sens qu’il y a assez d’éléments intéressants qui fonctionnent ensemble, je commence à en supprimer pour arriver au plus de simplicité possible. Il n’y a pas de recette miracle pour faire danser, mais les producteurs m’ont aidé à rendre mes titres plus ‘DJ-friendly’.

Vous jouez essentiellement à l’étranger et pas au Luxembourg. Pourquoi?

«Je vis à Bruxelles et je joue souvent à Berlin ou ailleurs. Il n’y a pas vraiment de culture de club à Luxembourg, ni par les lieux ni par le public. Il manque ce public jeune de niche qui écoute cette musique et sort.

Vous clôturez le Siren’s Call. Qu’attendez-vous de ce festival?

«Je pense que le line-up est très cohérent, avec essentiellement des groupes électro. Je dénote un peu dans cet ensemble, mais comme c’est la clôture, dans un club, je pense que ça va fonctionner. Je prépare un DJ set très construit qui sera comme raconter une histoire et embarquer le public dans un voyage avec moi. Il y a une longue introduction, de la tension et du relâchement, des hauts et des bas…»

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