La discrétion en toute circonstance reste l’une des marques de fabrique de Julius Bär. Officiellement implanté au Grand-Duché depuis le 4 juillet dernier, date de la finalisation de la reprise de la Cisal pour 78 millions d’euros, le gestionnaire de fortune n’en a pas fait grande publicité jusqu’à présent. D’autant plus que cette acquisition s’intègre dans une réorganisation profonde de l’établissement suisse, annoncée au cours de la semaine dernière.
Outre l’annonce du départ de Barend Fruithof, responsable des affaires en Suisse un an après son arrivée, l’établissement annonce la réunification de ses activités en Europe avec une gestion désormais effectuée au Luxembourg. «La banque fusionne ses deux régions Europe du Nord et du Sud en une seule, qui sera basée au Luxembourg, en lien avec le rachat de Commerzbank International SA Luxembourg», indique un communiqué publié il y a quelques jours.
Bénéfice en hausse de 270%
Une information encore une fois discrètement diffusée, mais qui renforce la position du Grand-Duché comme point d’entrée privilégié des banques suisses pour le marché unique européen. Actif depuis le début du mois sous le nom de Bank Julius Bär Luxembourg, l’établissement dirigé par Falk Fischer, vise officiellement à «apporter davantage de flexibilité stratégique pour les activités européennes du groupe». Des activités qui représentent un peu moins de la moitié des revenus du gestionnaire de fortune suisse.
Lundi, lors de la présentation de ses résultats du premier semestre, la banque zurichoise a fait état d’un bénéfice net en hausse de 270%, à 402 millions de francs suisses (371,1 millions d’euros). Un résultat influencé principalement par une provision destinée à régler un conflit fiscal aux États-Unis. En ne prenant pas en compte cet événement, le bénéfice net ajusté progresse tout de même de 4,7% sur un an.
Au 30 juin, l’établissement suisse gérait 311,4 milliards de francs suisses (287,6 milliards d’euros), soit une progression de 4% par rapport à décembre 2015. La fortune totale de ses clients a, elle, augmenté de 3,1% pour s’élever à 397 milliards de francs suisses (366,8 milliards d’euros).