L’associée de Linklaters, Silke Bernard, a beaucoup bataillé pour l’émergence des Eltif. (Photo: LaLa La Photo / archives)

L’associée de Linklaters, Silke Bernard, a beaucoup bataillé pour l’émergence des Eltif. (Photo: LaLa La Photo / archives)

Un an pratiquement après l’entrée en vigueur du règlement européen créant l’outil, le premier fonds européen d’investissement à long terme (Eltif) luxembourgeois vient d’être lancé sur le marché. Il a été mis en place par Partners Group, avec l’assistance du cabinet d’avocats Linklaters, et approuvé par la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF).

Ce nouvel outil d’investissement, imaginé par la Commission européenne dans le cadre de l’Union des marchés des capitaux, a pour objectifs d’offrir une solution alternative au manque d’investissement dans l’économie réelle et de relancer la croissance européenne. Il a comme particularités de s’adresser aussi bien aux investisseurs institutionnels que de détail, mais il doit disposer d’un gestionnaire de fonds alternatifs autorisé.

Le premier produit luxembourgeois vise ainsi des investissements dans le private equity. Des montants qui, comme l’indique le nom d’Eltif, seront orientés vers des projets à long terme, qui n’offrent pas une rentabilité immédiate.

«Ce premier fonds Eltif luxembourgeois vise surtout les mid-caps», précise Silke Bernard, associée au sein du cabinet Linklaters. «Sa durée de vie sera approximativement de 10 ans.»

Un deuxième fonds a déjà été approuvé par la CSSF.

Silke Bernard, partner Linklaters

Au niveau européen, le nouvel outil en est aussi aux premiers balbutiements. Un ou deux Eltif ont déjà été lancés en France, mais uniquement réservés aux investisseurs institutionnels. Le premier Eltif luxembourgeois serait donc le premier à s’adresser aussi au marché retail.

«Si le lancement se fait au compte-gouttes», explique Silke Bernard, «c’est parce qu’il manque toujours au texte final les normes techniques réglementaires.» «Certains ont cru le projet mort-né lors de sa conception», explique l’avocat. «Mais on voit aujourd’hui que des acteurs s’y intéressent. Un deuxième fonds a d’ailleurs déjà été approuvé par la CSSF, mais n’est pas encore constitué.»

Ceci dit, si l’experte ressent des marques d’intérêt pour les Eltif, elle admet aussi que ce n’est pas un produit qui devrait connaître une véritable ruée. «Ce sont des produits assez compliqués à structurer, je ne m’attends donc pas à en voir arriver des centaines en 2017, mais ils peuvent connaître un certain succès quand même.»