Les caves et crayères de Champagne pourraient bientôt être classées par l'Unesco. (Photo: Michel Guillard)

Les caves et crayères de Champagne pourraient bientôt être classées par l'Unesco. (Photo: Michel Guillard)

En cette période de fêtes, les rayons des supermarchés et spécialistes de vins mettent évidemment le champagne en avant. C’est aussi le moment que le Comité interprofessionnel des vins de Champagne a choisi pour faire le point sur l’été du marché, ceci expliquant sans doute cela.

Rappelant d’abord l’importance du secteur – 4% du vignoble français, 30.000 emplois directs et 120.000 travailleurs saisonniers, 13% en volume de la consommation mondiale des vins effervescents –, Grégoire Van den Ostende, directeur du bureau Benelux, a tenu à détailler une des particularités du vignoble champenois: la diversité de ses acteurs. En effet, les exploitants sont 15.700 vignerons, dont un petit tiers seulement élève son propre champagne et 300 maisons qui achètent les raisins des deux autres tiers.

En 2013, 305 millions de bouteilles ont été vendues dans le monde, soit une baisse de 1,2% pour un chiffre d’affaires global de 4,36 milliards d’euros, ce qui signifie une stagnation à -0,4%. «Ce qui est intéressant, c’est l’augmentation des cuvées de prestige, champagnes millésimés, rosés qui prennent de plus en plus d’ampleur dans les marchés émergents», note Grégoire Van den Ostende.

En revanche, 2014 enregistre déjà une hausse jusqu’en juillet de 4,8% par rapport aux mêmes mois de 2013. L’Union européenne (+7,8%) et le reste du monde (+12%) progressent ensemble de 10,1%, et la France est en recul de 1%.

Et Luxembourg?

Le premier marché international du champagne reste le Royaume-Uni avec plus de 30 millions de bouteilles vendues, suivi des États-Unis (près de 18 millions) et l’Allemagne (12,3 millions). «Dans les 10 premiers pays clients du champagne, on trouve quatre producteurs de vins effervescents», remarque le directeur quand il pointe la concurrence, «le champagne reste donc un vin différent, pour les occasions spéciales».

La Belgique est le cinquième pays consommateur de champagne, avec 9,5 millions de bouteilles annuelles, soit un peu moins d’une par an et par habitant. Le Luxembourg fait mieux, avec 647.096 bouteilles expédiées en 2013, donc plus d’une par habitant. Ce qui le place au 29e rang mondial!

«Si le volume vendu au Luxembourg baisse de 3,7%; il augmente en valeur de 0,4%. Là aussi, les crus spéciaux augmentent plus que le brut non millésimé.» Notons encore que pas moins de 213 marques sont vendues au Grand-Duché mais que plus de la moitié (51,69%) provient des cinq premiers expéditeurs.

Protection de l’appellation

Un des chevaux de bataille du Comité interprofessionnel est la défense de l’appellation. Progressivement, des accords bilatéraux sont signés avec différents pays pour qu’aucun autre vin (ni autre produit) ne puisse porter le nom de champagne. Avancées majeures en 2013, la Chine et le Brésil reconnaissent et protègent désormais l'indication géographique Champagne. «En revanche, les États-Unis n’ont toujours pas signé d’accord et produisent toujours des ‘Californian Champagne’.»

Pour renforcer la place de la région de sa production viticole, candidature a été déposée auprès de l’Unesco pour inscrire «Coteaux, Maisons et Caves de Champagne» sur la liste du patrimoine mondial. «À travers ces trois aspects, c’est l’ensemble de la zone AOC Champagne qui est concernée», souligne Grégoire Van den Ostende, qui ajoute que la France a donné son aval à cette candidature.