Ce mercredi, sort un document qui pose quantité de jalons: «Fligthplan Express», le journal interne de Luxair Group. Au-delà de la démarche de communication, il explique pas à pas la «roadmap to success», le plan de vol qui doit mener la compagnie du déficit actuel à un redécollage enthousiaste.

Dans son édito, le président et CEO Adrien Ney souligne que «l’optimisme est de mise», avec le renfort de chiffres: de janvier à mai 2013, Luxair a enregistré une hausse de 11% de passagers, LuxairTours est en hausse de 1% et LuxairCargo «montre les premiers signes d’une prudente reprise», avec +3% sur la même période. Et le CEO d’avancer que le maintien de la tendance permettrait à la branche «airline» de Luxair, pour fin 2013, d’avoir 2,7 millions de recettes en plus par rapport à 2012.

De Roland Berger au nouveau Boeing…

Mais l’objectif majeur, alors que la procédure de conciliation est en cours pour retrouver une convention collective, reste de faire des économies récurrentes, de l’ordre de 25 millions d’euros chaque année.

Le journal interne détaille le parcours, infographie à l’appui. On part des constats: un déficit de 19 millions d’euros pour l’airline, suivi de l’audit réalisé par les consultants de Roland Berger (en septembre 2012).

Pour trouver les 25 millions sur 2013, il y a 14,5 millions en «efforts sur la productivité, la flexibilité, la planification et les salaires», plus 3,9 millions via réduction de personnel, «sans licenciements, ni plan social». On se doute que c’est ce volet qui passe mal auprès des syndicats… Le plan prévoit aussi 3,6 millions à récupérer par des renégociations de partenariats commerciaux. Reste l’augmentation de revenus, qui flirte avec les 3 millions.

L’année, qui a commencé avec une réorientation sur le client, mieux cerné pour être mieux servi, et s’est prolongée notamment par une nouvelle structure tarifaire et de nouveaux vols (Londres, Milan, puis Copenhague en ce mois de juin), devrait mener la compagnie, certifiée (renouvellement des certificats de sécurité et catering de LuxairServices labellisé «Made in Luxembourg»), vers l’acquisition d’un second nouveau Boeing 737-800 (le premier remontant à décembre 2012), en janvier 2014.

… en passant par Disney!

En 2013 encore, il y aura le lancement d’un partenariat marketing, avec… Disney et Boeing! Ce sera pour cet été (juillet-août) et l’opération tournera autour de la sortie du nouveau film des studios Disney, «Planes». Il faudra en mesurer l’effet, comme le groupe Luxair a pu valider quelques choix stratégiques.

Il a notamment misé sur le développement du «Pharma and Healthcare Center» du Findel, pour booster la plateforme cargo sur cette niche de fret. Le groupe s’est aussi appuyé sur les ventes directes et le e-business pour refondre la structure tarifaire. Les réservations en ligne ont explosé (+34% entre 2012 et 2013, de janvier à mai, pour LuxairTours, +36% pour Luxembourg Airlines), les fans Facebook de Luxair ont crû de 87 % (entre mai 2012 et mai 2013, pour atteindre 29.000 likers), le call-center est de plus en plus sollicité et la palme revient au «mobile check-in» avec une hausse annuelle de 101% pour l’airline, grâce aux apps.

Année charnière pour le groupe

Mais l’horizon est fixé à 2020. Le plan de vol n’a pas toute la visibilité requise, notamment quant à la reprise économique dans la zone euro. Le leitmotiv reste, avec 25 millions économisés par année, d’atteindre l’équilibre des finances. Le «break-even» est fixé au premier semestre de 2015. «Année charnière pour le futur du groupe», dit le journal interne.

D’ici là, le suivi du Strategic Business Review, basé sur la vision de Roland Berger validée par le groupe, sera fondamental. La cellule «Programme Office» devra y veiller. Elle a été mise en place pour cela et trois personnes se penchent, «dans une approche terrain» sur la mise en place effective des projets stratégiques.

2015, année pivot, doit voir le troisième nouveau Boeing de la flotte renouvelée et, peut-être, le nouveau hangar de maintenance pour LuxairTechnics. La partie 2016-2020 du plan de vol reste à écrire précisément, selon la réussite des objectifs fixés jusque-là.