Adrien Ney et Paul Helminger se félicitent d'un travail mené en équipe, avec l'ensemble des collaborateurs de Luxair. (Photo: Luc Deflorenne /archives)

Adrien Ney et Paul Helminger se félicitent d'un travail mené en équipe, avec l'ensemble des collaborateurs de Luxair. (Photo: Luc Deflorenne /archives)

Après une année 2012 plus que difficile et une année 2013 de transition, 2014 marque le retour de l’embellie dans le ciel de Luxair. La compagnie aérienne nationale a en effet présenté des résultats en hausse, le bénéfice net pointant à 9,7 millions d’euros contre 1,9 million d’euros un an plus tôt.

Un résultat dû, néanmoins, en grande partie à un élément «exceptionnel» de 6,1 millions issu de la cession d'une partie de la participation de Luxair dans Cargolux en 2014. L'activité «Airline», elle, reste largement dans le rouge, même si la situation s'améliore légèrement, passant d'une perte de 12 millions à 8,4 millions. 

Outre une réduction des coûts de l’ordre de 30%, Luxair a dépassé le cap symbolique du million de passagers transportés l’an dernier (1.087.000), soit une hausse de 19% par rapport à 2013. Deux tiers des 270.000 passagers supplémentaires enregistrés par l’aéroport du Findel l’an dernier l’ont été par l’intermédiaire de Luxair.

Record pour Luxairtours

Outre les nouvelles lignes (Dublin, Lisbonne, Stockholm) et des augmentations de capacité vers Londres, Copenhague et Stockholm, Luxairtours figure parmi les générateurs de cette croissance. Le tour-opérateur du groupe clôture 2014 avec un résultat historique: un résultat opérationnel à 10,1 millions d’euros.

Pour contrecarrer la concurrence sur le low-cost, la compagnie aérienne a misé, sous le nom de code «Primo», sur une clientèle familiale et des formules «all included». 

Le contrôle des coûts a aussi été appliqué chez Luxairtours qui a dû composer avec une baisse des clients en provenance de France, compensée par une hausse de la clientèle luxembourgeoise. Les événements géopolitiques restent préoccupants pour le secteur aérien, «davantage que la crise économique», estime la compagnie aérienne. Depuis le début des événements en Afrique du Nord, Luxairtours estime en effet une perte de 40.000 clients. En 2014, ce sont 539.000 passagers qui ont souscrit pour un produit de Luxairtours, contre 549.000 un an plus tôt.

Quant à l’activité cargo, elle affiche une hausse de 5% du tonnage traité, à 723.000 tonnes, et un résultat opérationnel stable à 1,7 million d’euros, «grâce à la reprise conjoncturelle et à son principal client, Cargolux», indique Luxair.

Une indépendance assumée

Même si les signaux sont plutôt au vert, Luxair garde un œil plus qu’attentif sur la concurrence, qu’elle soit locale, en Grande Région (notamment Charleroi).

La crise a eu pour effet une remise en cause de tous les acteurs.

Paul Helminger, président de LuxairGroup

Les conditions étant remplies, le conseil d’administration a donné son aval pour entamer de nouveaux investissements à l’échéance de 2020. D’un montant de 250 millions d’euros, ce plan repose sur trois piliers: le renouvellement de la flotte, l’environnement digital ainsi que les infrastructures. Un nouveau siège est notamment prévu à Munsbach, pour un déménagement à l’horizon de 2017.

«Nous voulons continuer d’aborder la Grande Région et de parler aux jeunes», a précisé Adrien Ney, directeur général de LuxairGroup, à l'occasion de la présentation des résultats. «Nous voulons continuer à nous battre sur le terrain des finances, tout en investissant dans le marketing, notamment l'e-commerce, face à la concurrence», a-t-il indiqué, confirmant ce qu'il avait évoqué en mars dernier dans les colonnes de Paperjam.

Estimant être sur la bonne voie, «on the right track», les dirigeants de la compagnie mettent désormais le cap sur 2020 avec deux priorités: être le principal acteur en Grande Région et rester indépendant, une exception dans un marché des compagnies aériennes régionales qui dépendent d’ores et déjà largement de grands groupes.