Affirmant que «plusieurs pistes» sont en cours d'étude, François Bausch se dit «optimiste» quant à un accord pour intégrer un nouvel actionnaire au capital de Luxair. Et ce, «d'ici la fin de l'année». (Photo: DR)

Affirmant que «plusieurs pistes» sont en cours d'étude, François Bausch se dit «optimiste» quant à un accord pour intégrer un nouvel actionnaire au capital de Luxair. Et ce, «d'ici la fin de l'année». (Photo: DR)

Près de cinq mois après l’annonce du départ de Lufthansa du capital de Luxair, la compagnie aérienne luxembourgeoise se cherche toujours un nouvel actionnaire. Les 13% du capital jusqu’alors détenus par le seul acteur non luxembourgeois ont donc officiellement été cédés à l’État, dans le cadre «d’une opération de portage temporaire», indiquait mardi matin Josée Lorsché (Déi Gréng), présidente de la commission du développement durable.

Depuis le 6 novembre, l’État possède donc officiellement et directement 52,05% des parts, contre 39,05% auparavant. Une position d’actionnaire majoritaire qui n’aura «aucune conséquence sur la société» selon François Bausch (Déi Gréng), ministre du Développement durable et des Infrastructures, Luxair étant déjà dans les mains de sociétés où les pouvoirs publics sont représentés. Rachetées «pour un prix correct» à en croire le locataire de la place de l’Europe, les parts de Lufthansa seront «remises sur le marché» à destination d'«un partenaire industriel stratégique qui pourra apporter quelque chose à Luxair». Un nouvel actionnaire qui pourrait  être «lié au secteur de l’aviation ou non», révèle le ministre.

Assurant que «plusieurs pistes sont actuellement à l’étude» et que «toutes les options sont ouvertes», François Bausch se donne «jusqu’à la fin de l’année» pour dénicher l’investisseur désireux et en capacité de débourser plusieurs dizaines de millions d’euros. En se basant sur la dernière opération de ce type réalisée en 2012, l'État avait déboursé quelque 23,1 millions d'euros pour acquérir les 12% alors détenus par Panalpina, selon les comptes de la société logistique suisse.

La piste de l’entrée au capital d’une compagnie low-cost, évoquée au cours de l’été comme une possibilité, a été écartée, «ces dernières n’étant pas intéressées par une compagnie aérienne classique», assure le ministre. Reste donc à l’État à chercher une alliance avec «toutes les grandes compagnies». Ce qui pourrait non seulement prendre la forme d’un rachat de toutes les parts de Lufthansa, mais aussi d’une participation plus importante «via le rachat d’actions d’autres actionnaires actuels qui chercheraient à vendre une partie de leur part», selon le ministre.

Luxair mise en concurrence pour la gestion des bagages

Les changements induits par le départ de Lufthansa vont être l’occasion de mettre en place une réorganisation de la compagnie aérienne nationale. Pas tant sur le mode de fonctionnement que sur les destinations desservies. «Nous sommes dans une phase de restructuration qui nous permet de profiter des discussions en cours pour regarder les coopérations possibles avec d’autres compagnies», souligne François Bausch. Des changements  à venir qui s’inscrivent dans un contexte difficile pour Luxair, contraint par les règles européennes d’être mis en concurrence pour la gestion des bagages des passagers au Findel.

Une soumission européenne sera ainsi effectuée au début de l’année prochaine par Lux-Airport. La procédure, qui pourrait faire baisser le prix du billet pour les passagers,  pourrait également avoir des répercussions sur le personnel. C’est en raison de cette même règle que la compagnie avait perdu, en juin dernier, la gestion des boutiques de l’aéroport, après 45 ans de monopole. Selon le ministère, en charge de la gestion de l’aéroport, ces deux dossiers «sont totalement distincts». Comprenez que le nouvel actionnaire ne devra pas s’engager à garantir le niveau d’emploi actuel au sein de Luxair.