Les résultats positifs du groupe cachent la performance en recul de son porte-drapeau : la branche « airlines ». (Photo: Julien Becker / Archives)

Les résultats positifs du groupe cachent la performance en recul de son porte-drapeau : la branche « airlines ». (Photo: Julien Becker / Archives)

Certes, sur la ligne « bénéfice net » du bilan 2011 de LuxairGroup, déjà dévoilé en juin dernier – à la lecture du rapport annuel – et remis de nouveau sur le tapis par les médias en ce début de semaine, il y a un chiffre vert : 3,6 millions d’euros. Mais il est trompeur. Car il ne fait pas mention des pertes abyssales (16,3 millions d’euros) enregistrées par la seule activité « airlines » de Luxair, qui constitue tout de même son corps de métier. 

De quoi, forcément, interpeller les acteurs concernés par le développement du secteur aérien luxembourgeois et qui, en cette période post-olympique, sont bien calés dans les starting-blocks.

Paul Helminger, nouveau président du conseil d’administration de LuxairGroup, évoquait récemment la nécessité de mobiliser les acteurs concernés d’ici à la fin de l’année dans le cadre de revues stratégiques. Une position également affichée par le syndicat LCGB qui, une nouvelle fois,  rappelle son souhait de voir une tripartite organisée dans les meilleurs délais pour aborder la pérennité générale du Findel.

Freins multiples

Malgré une croissance de 6% du nombre de ses passagers, la division « airlines » n’aura pas réussi à contenir une lourde perte pour sur l’exercice 2011. La concurrence de Lufthansa sur la ligne de Munich, la hausse du prix du carburant et les coûts de production ont représenté autant de freins au décollage d’un éventuel bénéfice.

Dans une interview livrée récemment à Flydoscope, Paul Helminger ne manquait pas de rappeler que « Luxair est un groupe financièrement solide». Tout en souhaitant aborder le futur de l’aviation au Findel à l’échelon du groupe, « aussi bien l’airlines que LuxairTours, le cargo holding ou encore l’assistance aux passagers. Nous devons voir quelles sont les voies pour développer les activités, voire de nouveaux créneaux, pourquoi pas de nouvelles destinations ou de nouveaux équipements. »

Vers une tripartite pour tenir le cap ?

Une remise en question que partage le syndicat LCGB par la voix d’Aloyse Kapweiler, représentant le secteur aviation et logistique. « Le moment est venu d’organiser une tripartite pour définir une stratégie commune pour le Findel, englobant tant les vols passagers que le fret, explique-t-il à paperjam.lu. Grâce aux finances du groupe, nous disposons du  temps nécessaire pour planifier les actions à mettre en place. Mais le moment est venu d’en parler rapidement, notamment avec le gouvernement qui doit prendre ses responsabilités. »

Parmi les pistes d’économies évoquées par la direction de LuxairGroup, la réduction des coûts apparaît comme la plus évidente à court terme. Outre la fermeture de deux lignes, l’arrêt des vols directs au départ de Sarrebruck et l’acquisition d’un sixième Bombardier Q400 pour optimiser la flotte, la direction entend réduire les salaires. « Cette décision n’aurait que des effets temporaires puisque la masse salariale ne représente que 30% des dépenses totales du groupe », ajoute M. Kapweiler qui se prépare aux prochaines négociations de la convention collective.

Faire monter l’équipage dans le même vol

Et le syndicat de pointer également la nécessité d’envisager de nouveaux marchés, d’effectuer des efforts commerciaux ou encore de revoir les infrastructures – notamment de parking – qui peinent à accueillir les 1,7 millions de passagers actuels… drainés surtout par les charters de LuxairTour ou les autres compagnies utilisatrices du Findel.

La rentabilité à long terme du site, concurrencé par de nombreux autres aéroports en Grande Région,  semble donc être un objectif partagé par tous. Paul Helminger fixait dans Flydoscope la fin d’année comme première échéance pour lancer ou conduire des revues stratégiques. « On sait que la situation est difficile mais cela doit être mobilisateur (…).  Il s’agit de développement et d’assurer un avenir, une durabilité. »

Reste au commandant de bord Adrien Ney à faire monter l’équipage dans le même vol, pour garder le cap.