Gerard Lopez a dû apporter, personnellement, les garanties de blocage des fonds pour que le budget du club soit validé par l’organisme français de contrôle et de gestion. (Photo: Losc.fr)

Gerard Lopez a dû apporter, personnellement, les garanties de blocage des fonds pour que le budget du club soit validé par l’organisme français de contrôle et de gestion. (Photo: Losc.fr)

Le 13 janvier dernier, Gerard Lopez devenait officiellement le propriétaire du club de football de Lille (le Losc, Lille Olympique Sporting Club). Une prise de contrôle qui n’est pas passée inaperçue, surtout après l’échec, quelques mois auparavant, du rachat de l’Olympique de Marseille par l’homme d’affaires luxembourgeois, à qui la propriétaire du club phocéen avait finalement préféré le milliardaire américain Frank McCourt.

La façon dont M. Lopez a piloté l’opération de rachat du Losc a également fait couler beaucoup d’encre, les clubs de football français étant peu habitués à des montages financiers de cette envergure: une structure faîtière (Chimera) à Hong Kong, propriétaire d’une société (Victory Soccer) à Londres, elle-même possédant 100% du capital d’une société luxembourgeoise (Lux Royalty), laquelle contrôle à 100% L Holding (en France), la structure qui a concrètement procédé au rachat du club nordiste.

Trois émissions obligataires

Lux Royalty a tenu, le 12 juin, une assemblée générale extraordinaire, dont le compte-rendu a été publié ce mercredi au registre du commerce, comme le fait remarquer le Wort. Il s’agissait notamment de créer une nouvelle classe de parts sociales et de procéder à la refonte et la reformulation complète des statuts de la société, dont le capital social, d’un montant de 105.000 euros, est divisé en pas moins de 12 catégories de parts sociales.

On y apprend que la société a procédé à trois émissions obligataires, le 26 janvier, le 22 mai, et «aux alentours du 2 juin», sans en préciser le montant. «Une simple ligne de crédit, rien de plus», se limite à préciser Gerard Lopez, contacté par Paperjam.lu.

Un conseil de gérance a également été instauré, dans lequel les deux administrateurs «historiques» (Gerard Lopez et Claude Zimmer) sont rejoints par Pierre Claudel (Intertrust).

Un budget validé en deux fois

D’après le Luxemburger Wort, cette ligne de crédit ouverte au niveau du holding – et non pas du club – serait d’un montant proche de 110 millions d’euros, soit les trois quarts d’une enveloppe globale d’investissement comprise entre 140 et 160 millions d’euros.

Le lendemain de cette assemblée générale, la Direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG), le «gendarme financier» du football français, avait refusé de valider le budget du club pour la saison prochaine, «dans l’attente d’éléments complémentaires demandés au club». Il s’agissait notamment de la garantie de blocage des fonds, signée de la main de Gerard Lopez. Fournis dans le délai imparti, ces documents ont conduit à la validation définitive des comptes du Losc et au feu vert de la DNCG, donné le 21 juin.