Désireuse d’«adapter son architecture informatique», Cargolux envisagerait de prendre ses distances avec Champ Cargosystems. (Photo: Frédéric Humblet / archives)

Désireuse d’«adapter son architecture informatique», Cargolux envisagerait de prendre ses distances avec Champ Cargosystems. (Photo: Frédéric Humblet / archives)

Le mariage entre Cargolux et Champ Cargosystems bat de l’aile. À en croire Moa Sigurdardottir, porte-parole de la compagnie aérienne citée lundi par le site spécialisé Cargoforwarder, Cargolux souhaite «réviser et adapter son architecture informatique et sa stratégie d’exploitation informatique». Autrement dit, ne plus être dépendant des seuls services fournis par Champ.

La fin d’une époque et d’une conception de la relation entre la compagnie et ses fournisseurs IT puisque la société, active depuis 2004, n’est autre qu’une émanation du pôle informatique de Cargolux. Sauf que près de deux décennies plus tard, l’heure n’est plus à l’emploi d’outils conçus sur mesure, mais à l’utilisation de services standardisés agrémentés d’«éléments différenciateurs», selon les termes utilisés par la porte-parole.

Suspension de certains services dès 2019

La décision de réduire les liens avec Champ ferait suite à une évaluation de Cargospot, l’outil de planification des ressources de l’entreprise, principal système utilisé par Cargolux et fourni par la société basée à Contern. Un outil destiné à effectuer les réservations et à contrôler les expéditions, mais jugé «désuet» selon un ancien dirigeant de Cargolux, cité de manière anonyme par le site spécialisé. L'ancien dirigeant recommande même la mise en œuvre d’une «réforme en profondeur» de ce système.

La nouvelle stratégie informatique de Cargolux devrait se mettre en place dès 2019, avec l’interruption de «certains services de Champ», selon la porte-parole qui ne précise pas lesquels. Quant au maintien de l’utilisation de l’outil Cargospot, l’incertitude reste de mise puisque «des systèmes plus modernes avec des solutions informatiques de nouvelle génération» existent, note Cargoforwarder qui rappelle que Korean Air, American Airlines ou Lufthansa ont tous opté ces dernières années pour le système de la firme indienne IBS.

Contactés lundi par Paperjam, Richard Forson, CEO de Cargolux, et Arnaud Lambert, CEO de Champ Cargosystems, démentent tout «pas en arrière dans la collaboration» entamée depuis 2004 et évoquent «une évolution liée notamment aux avancées technologiques». Pour mémoire, la spin-off e Cargolux emploie à ce jour quelque 500 personnes à Londres, Zurich, Francfort, Manille et Atlanta. Au Luxembourg, ce sont environ 145 personnes qui y travaillent.