En discussion depuis plusieurs mois, un master dédié au business spatial devrait voir le jour à la rentrée universitaire 2018-2019. (Photo: Mike Zenari/archives)

En discussion depuis plusieurs mois, un master dédié au business spatial devrait voir le jour à la rentrée universitaire 2018-2019. (Photo: Mike Zenari/archives)

Pour mener à bien son objectif de devenir «un hub européen pour l’exploration et l’utilisation des ressources spatiales», le Luxembourg mise sur plusieurs éléments. Si la mise en place d’un cadre juridique, la signature d’accords de coopération internationale ou le financement de projets à long terme figurent parmi les éléments les plus fréquemment mis en avant, d’autres aspects participent de la stratégie globale. C’est notamment le cas des initiatives prises dans le cadre de la recherche publique et de l’éducation.

D’où l’idée évoquée par la direction des affaires spatiales du ministère de l’Économie de mettre en place au sein de l’Uni un «master dédié au spatial». Si une telle formation existe d’ores et déjà dans des universités européennes ou américaines, la version luxembourgeoise aura la particularité d’être «interdisciplinaire», selon l’expression utilisée par Mathias Link, directeur adjoint de la division spatiale du ministère du boulevard Royal.

Entre 30 et 50 nouveaux diplômés par an

Autrement dit, «destinée à former des ingénieurs capables de répondre aux besoins de l’industrie en robotique, en systèmes autonomes ou en intelligence artificielle, mais qui sont aussi familiers avec l’entrepreneuriat afin de comprendre ce type de démarche orientée business ou d’être capable de fonder leur propre entreprise».

La future formation universitaire devrait former entre 30 et 50 nouveaux ingénieurs par an, selon les estimations du ministère de l’Économie. Des nouveaux diplômés qui devraient donc venir grossir les rangs de la chaire spatiale déjà en place au sein de l’Uni, spécialisée pour le moment dans le seul droit spatial et qui forme entre 20 et 30 personnes chaque année.

Créer une formation différente et cohérente.

Mathias Link, directeur adjoint de la division spatiale du ministère de l’Économie

S’il a un temps été question de lancer ce nouveau master à la prochaine rentrée universitaire, les discussions toujours en cours avec l’Uni – mais aussi avec d’autres universités, «notamment américaines, néerlandaises ou l’International Space University de Strasbourg pour pouvoir utiliser en partie leurs cours», selon Mathias Link – rendent plus probable une mise en place à la rentrée 2018-2019. Car les responsables luxembourgeois souhaitent avant tout créer «une formation cohérente et attractive». Comprenez un diplôme non seulement différent de ceux déjà existants, mais aussi «le plus proche possible des attentes et des besoins» des acteurs économiques installés au Grand-Duché.

Des formations complémentaires

D’où l’idée de mettre en place «une transition très fluide entre ce master et le monde de l’entreprise» via l’instauration d’un stage obligatoire, à la fin des deux années de formation, dans l’une des sociétés du secteur implantées. Pour répondre aux besoins toujours plus grands, le ministère de l’Économie réfléchit également à l’instauration d’une deuxième formation, accessible non pas aux seuls titulaires d’un bachelor orienté technologie, mais également «aux personnes travaillant déjà dans le secteur ou dans d’autres secteurs».

En clair, des cours du soir destinés à dispenser un enseignement à vocation commerciale sur le monde spatial et pensé pour un public plus âgé. Des cours eux aussi réalisés en coopération avec l’Uni. Selon Mathias Link, les deux formations seraient «complémentaires, l’une n’excluant pas l’autre puisque visant des publics différents». Toutes les deux cherchent en effet à atteindre le même objectif, à savoir augmenter le nombre de personnels spécialisés disponibles au Grand-Duché. Car à l’heure actuelle, le secteur spatial luxembourgeois regroupe une quarantaine d’entreprises qui emploient quelque 1.000 personnes.