L’ULC plaide en faveur d’une diminution des différents frais bancaires. (Photo: Shutterstock)

L’ULC plaide en faveur d’une diminution des différents frais bancaires. (Photo: Shutterstock)

L’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC) oscille entre satisfaction et amertume. Voici un peu moins d’un an, l’asbl avait fait part aux différents partis, qui s’apprêtaient à entrer en campagne, d’une longue série de revendications en faveur des consommateurs luxembourgeois.

Les élections sont passées et un nouveau gouvernement est en place. L’ULC a donc analysé l’acte de coalition, la feuille de route de Gambia 2, et dressé un état des lieux. Si certaines de ses revendications ont été entendues et ont trouvé place dans l’accord entre le DP, Déi Gréng et le LSAP, d’autres ne semblent pas à l’ordre du jour gouvernemental.

Des contrôles et des sanctions

Au rayon des satisfactions, et ce n’est pas la moindre, il y a la pérennisation d’un ministère de la Protection des consommateurs. Ce ressort était auparavant inclus dans celui de l’Agriculture et de la Viticulture. Depuis quelques semaines, il est un ressort en soi, avec un ministre – Paulette Lenert (LSAP) – à sa tête. «Cela contribuera à plus de cohérence et d’efficacité», note l’ULC. Pour qui «la protection des consommateurs requiert l’intégration des services concernés en un seul endroit».

C’est bien l’ambition de la ministre, qui a annoncé, dans une interview à Paperjam, se laisser un court délai pour rencontrer chacun des acteurs du secteur. Dont l’ULC, évidemment. «Nous allons, c’est légitime, lui laisser un peu de temps pour prendre connaissance des dossiers. Puis, nous la rencontrerons», confirme Guy Goedert, directeur de l’ULC. L’asbl a pris aussi bonne note du fait que la ministre souhaitait un contrôle intégré au niveau des denrées alimentaires et que l’acte de coalition mentionnait clairement des sanctions en cas de manquement. Ce que l’ULC réclamait de longue date et voyait comme «une priorité absolue».

Un effet du dieselgate

Les mesures futures quant au logement (plus de logements publics, lutte contre la spéculation...) et une révision des classes d’imposition ont aussi été favorablement accueillies par l’ULC. Tout comme la volonté gouvernementale de favoriser l’économie circulaire et de voter rapidement un projet de loi quant aux recours collectifs en droit luxembourgeois. «Le dieselgate a montré à quel point cela était nécessaire», relève l’ULC. 

Mais il reste une série de griefs pendants. Ainsi, l’ULC déplore que peu de mesures concrètes soient envisagées contre les tarifs bancaires abusifs. L’asbl souhaite encore et toujours que l’État intervienne là où il est représenté (notamment au sein de Post Luxembourg) en faveur d’une baisse. Mais aussi qu’une communication plus claire soit organisée. Autre regret: que le comparateur des tarifs bancaires ne concerne encore qu’un nombre limité d’établissements.

Pas de tranche indiciaire en plus

Demande quasi historique, la tranche indiciaire supplémentaire de 1,5% n’a pas non plus trouvé place dans l’acte de coalition. Tandis que les demandes de l’ULC en faveur des pensionnaires des maisons de retraite sont aussi jusqu’à présent restées lettre morte. L’asbl souhaite cependant toujours un comparateur de tarification des hébergements en maison de retraite, incluant aussi tous les suppléments.

Certains ont été étonnés que la protection des données des consommateurs ne soit pas intégrée au nouveau ministère, mais reste dans le giron du ministère d’État. L’ULC ne s’en offusque pas. «C’est la Commission nationale pour la protection des données qui en a la charge. Cet organe est indépendant, comme la Commission de surveillance du secteur financer. Cela semble donc logique qu’il le reste et que ce soit le ministère d’État qui soit en charge de ce volet au niveau du gouvernement», conclut Guy Goedert.