«Les États membres devraient être autorisés à agir en cas de situation exceptionnelle, lorsqu’ils font face à des menaces graves», a admis mercredi le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. (Photo: Licence C. C.)

«Les États membres devraient être autorisés à agir en cas de situation exceptionnelle, lorsqu’ils font face à des menaces graves», a admis mercredi le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. (Photo: Licence C. C.)

Dans une période difficile pour l’Union européenne, Bruxelles a décidé de faire des concessions aux États membres qui lui demandaient de maintenir les contrôles aux frontières.

Qu’ils soient justifiés par la menace terroriste, comme en France, ou la pression migratoire, comme en Allemagne, six pays appartenant à l’espace Schengen (France, Allemagne, Danemark, Autriche, Suède et Norvège) avaient en effet déjà rétabli la surveillance des entrées et sorties sur leur territoire.

Fixée à six mois selon les règles actuelles, cette période touchera à sa fin le 31 octobre pour Paris et le 11 novembre pour le reste des capitales concernées.

«Les États membres devraient être autorisés à agir en cas de situation exceptionnelle, lorsqu’ils font face à des menaces graves», a admis mercredi le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans.

Selon la proposition énoncée hier par le commissaire à la migration, Dimitris Avramopoulos, la période «maximale» autorisée passera de 6 mois à 12. Et elle pourra être, ensuite, étendue jusqu’à 24 mois supplémentaires (trois ans au total, donc).

«Nous proposons d’amender le code frontière Schengen, nous ne proposons pas la prolongation des contrôles actuels», a-t-il toutefois précisé.

Une subtilité de langage qui permet à l’Union européenne de montrer qu’elle ne cède pas à la pression des États membres qui avaient déjà annoncé qu’ils prolongeraient les contrôles à leurs frontières, sans toutefois rentrer dans un bras de fer.

«D’une façon ou d’une autre, nous continuerons les contrôles. Le contraire serait irresponsable», a en effet réagi le ministre autrichien de l’Intérieur, Wolfgang Sobotka, qui a salué hier la proposition de la Commission européenne.

À l’heure actuelle, l’espace Schengen est composé de 26 États, dont 22 sont membres de l’UE.