«Nous avons le grand avantage de pouvoir décider localement, en connaissance de notre marché», indique Damon Damiani, CEO de Losch. (Photo: Maison Moderne)

«Nous avons le grand avantage de pouvoir décider localement, en connaissance de notre marché», indique Damon Damiani, CEO de Losch. (Photo: Maison Moderne)

La transmission et la succession au sein d’une entreprise sont deux phases-clés pour la pérennité de celle-ci. Des phases qui ne vont pas forcément de pair avec la méthode et le recul nécessaires pour laisser aux parties prenantes le soin de se préparer. 

À l’inverse, André Losch avait quant à lui tracé de longue date les lignes nécessaires à la vie de l’empire qu’il avait bâti dans le secteur automobile depuis près de 50 ans.

«Selon le souhait d’André Losch, toutes les entreprises sont maintenant transférées à André Losch Fondation, une fondation d’utilité publique de droit luxembourgeois. Ainsi, la continuité des entreprises Losch et l’œuvre de son fondateur seront assurées pour l’avenir», précisait le communiqué annonçant la disparition du patron du groupe le 24 mars 2016, à l’âge de 81 ans.

Volkswagen depuis 1948 avec le garage Martin Losch fondé par son oncle, Porsche depuis 1950, Audi depuis 1971 puis Seat et Skoda en 1991. André Losch avait, depuis plusieurs décennies – il avait pris la tête de l’entreprise en 1968 – imprimé la présence des marques du groupe VW au Luxembourg.

Un modèle bicéphale

Après la disparition de la figure tutélaire, l’entreprise est, de facto, entrée dans une nouvelle phase de mode de management et de gestion. C’est un modèle bicéphale qui a été déployé, avec d’une part un conseil de surveillance et d’autre part un «board of management».

Le conseil de surveillance est présidé par le CEO de Ceratizit, Jacques Lanners. Les avocats Jean Hoss et Pit Reckinger ainsi que Paul Laplume en sont membres.

«Le conseil de surveillance est notre interlocuteur privilégié pour les questions stratégiques», explique Damon Damiani, CEO de Losch. «Nous nous rencontrons en moyenne quatre fois par an, mais nous sommes en contact régulier.»

Notre management différera de celui de M. Losch, mais nous voulons conserver ses principes.

Damon Damiani, CEO de Losch

La gestion quotidienne du leader du marché automobile (912 collaborateurs, réseau de vente inclus), revient donc à Damon Damiani et, par ricochet, aux autres membres du board of management. Actif dans le secteur automobile depuis une trentaine d’années, M. Damiani est à la manœuvre pour adaptateur les structures de l’entreprise, avec pour maître-mot un partage des responsabilités autour des ressorts stratégiques. Une évolution qui ne semble pas pour autant remettre en cause les valeurs du fondateur.

«Il est primordial de poursuivre la conduite de l’entreprise dans la lignée de M. Losch, poursuit Damon Damiani. Notre management différera du sien, mais nous voulons conserver ses principes.»

L’organisation de la société repose sur trois piliers, à savoir Losch Retail (le réseau des neuf garages opérés en direct), Losch Import (l’importation des véhicules) et Losch Services, qui regroupe les fonctions transversales au groupe ainsi que Europcar.  

La fondation qui détient le groupe dispose quant à elle d’une gouvernance propre, sous la présidence de l’avocat Jean Hoss. On retrouve au conseil d’administration ses confrères et collègues Pit Reckinger & Philippe Hoss, le directeur de l’Industrie au ministère de l’Économie François Knaff, Marcel Leyers (membre du comité de direction de la Bil), Pit Hentgen (président de LaLux) et Pierre Ahlborn (administrateur délégué de la Banque de Luxembourg).

Anticiper les changements

Après l’arrivée des marques Man et Neoplan dans le catalogue en 2013, les investissements effectués en 2016 pour Lamborghini et Bentley illustrent le besoin pour le groupe d’investir pour perdurer, à l’instar des autres acteurs du secteur d’ailleurs.

Nous rencontrons une concurrence de plus en plus marquée.

Damon Damiani, CEO de Losch

«Nous avons le grand avantage de pouvoir décider localement, en connaissance de notre marché. C’est une force que nous voulons cultiver en collaboration avec les marques», ajoute Damon Damiani. «C’est un marché sur lequel nous rencontrons une concurrence de plus en plus marquée, d’autant plus que nous restons le seul importateur présent entièrement au Luxembourg.»

Investir pour moderniser

Lorgnant du côté du nord, Losch envisage également l’évolution de l’un de ses sites historiques. «Nous avons pour ambition de moderniser nos installations pour correspondre à notre développement, notamment sur le site de Bonnevoie qui est occupé depuis 1956», ajoute Damon Damiani. 

Difficile de prédire l’importance que prendra le canal digital sur le long terme ni même les évolutions à venir dans l’usage de la voiture. Mais le groupe familial veut affiner son positionnement en tenant compte des nouvelles tendances, par exemple via une nouvelle expérience de découverte dans un espace ouvert temporairement à la route d’Esch durant l’événement pour le secteur qu’est l’Autofestival.

Mêlant l’exposition des nouveaux modèles, toutes marques confondues, et des photos de Jasper Faber, le lieu a aussi permis au groupe d’afficher son nouveau branding, dont un logo faisant clairement référence à l’année de fondation: 48.