Le Service de renseignement de l'État avait fait mettre Loris Mariotto sur écoute. (Photo: DR)

Le Service de renseignement de l'État avait fait mettre Loris Mariotto sur écoute. (Photo: DR)

Loris Mariotto serait un «personnage louche», selon un rapport de la gendarmerie dans les années 1980, que se sont procuré nos confrères du Tageblatt. Un rapport qui révèle certaines activités douteuses du personnage qui est partie civile dans le procès de l’affaire du Srel, censé démarrer en automne.

L’ingénieur-informaticien, connu sous le pseudo de «M» en 2012 et 2013, à l’époque où Jean-Claude Juncker était empêtré dans l’affaire du Srel, était l’intermédiaire qui avait remis au Service de renseignement de l’État un disque (« Frisbee ») qui contiendrait une conversation enregistrée entre Jean-Claude Juncker et le Grand-Duc Henri au sujet des Bommeleeër (attentats des années 1984 à 1985). C’est au sujet d’écoutes illégales effectuées par la suite à son encontre que Loris Mariotto a porté plainte.

On apprenait ce lundi dans le quotidien eschois que la gendarmerie aurait en 1980 effectué une perquisition chez Loris Mariotto, soupçonné d’avoir écouté et enregistré des télécommunications de la compagnie d’assurance dont il était un employé. Plus tard, les gendarmes estimaient également que Loris Mariotto aurait intercepté des communications de la brigade volante de la gendarmerie et de la section de recherche de la police.

L'énigme du disque

Lors de la perquisition, les gendarmes auraient découvert des puces d'enregistrement, mais aussi des armes de poing et un fusil à lunette. La suspicion du fait que Loris Mariotto aurait été en possession d’explosifs (quelques années avant les attentats des Bommeleeër) n’a en revanche pas été confirmée.

Ses activités en lien avec des puces et autres appareils d’enregistrement camouflés, ainsi qu’avec des retransmetteurs, étaient selon le Tageblatt «lucratives» pour Loris Mariotto, qui aurait noué des contacts avec le Service de renseignement ainsi qu’avec le palais Grand-Ducal et même le Vatican.

Autant d’éléments qui alimentent les interrogations quant au personnage de Loris Mariotto, ainsi que l’énigme de la conversation enregistrée entre Juncker et le Grand-Duc. Tandis que le procès de l’affaire du Srel devait se focaliser sur les écoutes illégales du Srel, ses audiences pourraient faire surgir certains autres éléments connexes.