Londres souffle-t-il le chaud et le froid? Alors qu’un accord a été trouvé vendredi au terme d’une nuit de négociations entre le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le Premier ministre britannique Theresa May, le tonitruant ministre en charge du Brexit, David Davis, a quelque peu créé la surprise dimanche sur la BBC.

Selon le ministre britannique, son pays ne règlera la facture du Brexit – soit le montant des engagements déjà pris envers l’Union européenne avant que le référendum soit organisé – qu’en cas d’accord commercial.

David Davis exige ainsi que les relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’Union européenne soient fixées avant toute chose. Il souhaite aussi définir une période de transition.

Une crédibilité mise à mal

Quant au modèle, M. Davis évoque le Ceta, l’accord de libre-échange conclu avec le Canada, auquel il ajouterait volontiers les services financiers étant donné le besoin pour les acteurs de la City de garder des relations d’affaires avec l’UE. Ceci permettrait aussi d’éviter en partie le déménagement de structures de Londres vers le continent, mouvement observé depuis plusieurs mois, notamment vers Luxembourg.

Jouant décidément avec les mots, David Davis a qualifié l’accord conclu vendredi de non contraignant. Celui-ci stipule entre autres que Londres n’instaurera pas de frontière physique entre sa province d’Irlande du Nord et la République d’Irlande voisine.

Le ministre peut-il encore être crédible? La semaine dernière, il admettait qu’aucune étude d’impact n’avait en réalité été menée pour estimer l’impact économique du Brexit sur son pays.