Face à l’unité des Européens et la pression des patrons britanniques, Theresa May devrait annoncer un geste significatif du Royaume-Uni sur la question de la facture de son divorce avec l’Union européenne. (Photo: Commission européenne/archives)

Face à l’unité des Européens et la pression des patrons britanniques, Theresa May devrait annoncer un geste significatif du Royaume-Uni sur la question de la facture de son divorce avec l’Union européenne. (Photo: Commission européenne/archives)

Embourbé depuis juin dans un dialogue de sourds sur la première phase des négociations du Brexit, le gouvernement britannique semble vouloir changer la donne. Contrainte à la fois par l’unité des Européens et la pression des entrepreneurs britanniques à 16 mois de la date officielle du divorce entre Royaume-Uni et l’Union européenne, Theresa May réunit ce lundi son cabinet pour évoquer l’un des points de blocage. Le montant de la facture dont devra s’acquitter Londres auprès de Bruxelles en vertu des engagements financiers pris, que ce soit pour certains investissements ou le financement des retraites des fonctionnaires européens.

«La Grande-Bretagne est sur le point de faire de sérieux progrès» afin de briser «l’impasse» dans laquelle les négociations se trouvent, avait indiqué dimanche à la BBC Philip Hammond, le chancelier de l’Échiquier, en référence à la réunion convoquée par la Première ministre britannique. Le calendrier choisi ne doit rien au hasard puisqu’il intervient trois jours après les déclarations de David Davis, ministre en charge du Brexit, qui avait laissé sous-entendre que de nouveaux éléments sur la question du règlement financier allaient être divulgués «très prochainement».

Je suis persuadé que nous ferons nos propositions à temps pour le Conseil européen.

Philip Hammond, chancelier de l’Échiquier

Si le chiffre de 60 milliards d’euros comme niveau minimum demandé par les Européens est fréquemment avancé, Theresa May s’est, pour le moment, engagé à verser 20 milliards et «à passer en revue les autres postes, ligne par ligne». Selon le Times, le gouvernement britannique pourrait ajouter 20 milliards d’euros supplémentaires dans la balance, dans l’espoir de faire infléchir les 27 qui doivent se réunir les 14 et 15 décembre prochain. Pour Donald Tusk, président du Conseil européen, les nouvelles propositions britanniques devront être dévoilées «au plus tard début décembre», en référence à la question de la frontière de l’Irlande du Nord et de celle de l’accord financier, puisque la question des droits des citoyens «a fait l’objet de progrès».

«Je suis persuadé que nous ferons nos propositions à temps pour le Conseil européen, je suis sûr de cela», avait indiqué dimanche Philip Hammond, l’un des ministres britanniques les plus pro-européens. Malgré la pression du temps, les dissensions internes au gouvernement ne cessent de se faire sentir, puisque David Davis, interrogé lui aussi par la BBC, indiquait également dimanche que «la Grande-Bretagne a fait tout le travail» et qu’il attendait désormais que «les Européens fassent des compromis». Une déclaration jugée risible par Donald Tusk qui a indiqué «apprécier vraiment le sens de l’humour anglais de M. Davis».