«Nous connaissions le Luxembourg, mais c’est à Londres que nous voulions ouvrir une antenne, car la Financial Conduct Authority (FCA) était très ouverte aux start-up étrangères qui souhaitaient s’installer en Grande-Bretagne», a reconnu le CEO de BitFlyer, Yuzo Kano, vendredi soir à la Lhoft. (Photo: Nader Ghavami)

«Nous connaissions le Luxembourg, mais c’est à Londres que nous voulions ouvrir une antenne, car la Financial Conduct Authority (FCA) était très ouverte aux start-up étrangères qui souhaitaient s’installer en Grande-Bretagne», a reconnu le CEO de BitFlyer, Yuzo Kano, vendredi soir à la Lhoft. (Photo: Nader Ghavami)

Les bonnes décisions sont parfois le fruit des plus simples intuitions. Et Yuzo Kano a sans aucun doute bien fait de suivre les siennes. Dans les locaux de la Lhoft, vendredi soir, lors d’une réception en l’honneur de sa start-up, le CEO de BitFlyer a raconté comment il avait choisi le Luxembourg comme point de chute pour entrer sur le marché communautaire.

En 2015, lorsque les dirigeants de la jeune start-up, qui a alors tout juste deux ans, décident de venir en Europe, leur choix se fixe en effet d’abord sur la capitale britannique. «Nous connaissions le Luxembourg, mais c’est à Londres que nous voulions ouvrir une antenne, car la Financial Conduct Authority (FCA) était très ouverte aux start-up étrangères qui souhaitaient s’installer en Grande-Bretagne», raconte-t-il.

Mais l’ombre du Brexit pointait déjà le bout de son nez, même si peu sont ceux qui croyaient à l’époque à la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. Or, l’objectif de BitFlyer en venant s’installer à Londres était bien celui d’obtenir le fameux passeport européen qui lui permettrait d’accéder aux 500 millions d’Européens.

Deux ans d’attente

«Le risque était trop grand. Et puis, le Luxembourg était aussi très proactif pour attirer des start-up, notamment par le biais de son ambassade à Tokyo», ajoute Yuzo Kano. «J’ai pu parler directement avec le ministre des Finances et le Premier ministre, et nous avons contacté la CSSF pour savoir combien de temps cela nous prendrait d’obtenir une licence d’établissement de paiement.»

Le régulateur a promis que cela durerait quelques mois. Il s’écoulera finalement deux ans avant que BitFlyer n’obtienne le précieux sésame. «Cela n’a pas été facile, certes», a reconnu le ministre des Finances, Pierre Gramegna, présent à l’événement, avant d’ajouter: «Nous n’avons pas été lents, mais attentifs.»

Aujourd’hui, BitFlyer dispose de bureaux à Tokyo, San Francisco et Luxembourg. Une présence sur les trois continents, qui est à chaque fois accompagnée d’une licence d’établissement de paiement en bonne et due forme. Cette spécificité lui confère le titre de plateforme d’échange de bitcoins la plus régulée au monde.