Pour le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría, dire que les gouvernements doivent utiliser au mieux les outils dont ils disposent sonne comme un cliché, mais n’est pas forcément une réalité. (Photo: DR)

Pour le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría, dire que les gouvernements doivent utiliser au mieux les outils dont ils disposent sonne comme un cliché, mais n’est pas forcément une réalité. (Photo: DR)

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) organise ce 1er et 2 juin son Forum à Paris, ainsi qu’une rencontre des ministres en charge des matières financières des pays membres.

L’occasion de présenter ses perspectives économiques, les 76e du nom.

«Les gouvernements doivent utiliser tous les outils législatifs dont ils disposent d’une façon cohérente», a indiqué le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurría en introduction de ces prévisions qui tablent sur une croissance globale jugée timide, de l'ordre de 3% cette année.

Pour le Luxembourg, le constat général se rapproche des perspectives émises récemment par le Statec.

L’OCDE estime que la croissance devrait s’établir à 4% cette année ainsi que l’an prochain, «grâce à la solidité de la demande intérieure et des exportations de services financiers», même si ces derniers ont été touchés par la volatilité accrue sur les marchés et le bas niveau des taux.

À noter que l’OCDE voit dans la Place luxembourgeoise une valeur sûre «si des tensions régionales ou mondiales devaient ressurgir ou se raviver» qui pourrait entraîner des rentrées de capitaux plus importantes en raison de «la réputation solide dont jouit le secteur financier luxembourgeois».

Pierre Gramegna, interrogé sur Bloomberg quant à un éventuel Brexit, se garde toutefois de faire des calculs sur une éventuelle sortie de la Grande-Bretagne au lendemain du 23 juin.

L’imposition conjointe pénalise l’évolution de carrière des femmes et entraîne une sous-utilisation de leurs compétences.

L’OCDE

Évoquée dans le cadre de la réforme fiscale, l’individualisation de l’imposition au sein d’un même ménage est encouragée par l’OCDE, de même que l’augmentation de l’offre de garde d’enfants, dans l’optique d’une meilleure intégration sur le marché du travail. Le thème du renforcement de la productivité au service de la croissance inclusive a d’ailleurs été choisi comme thème de discussion de la réunion des ministres de l’OCDE.

«L’imposition conjointe du revenu familial augmente les taux marginaux de l’impôt pour les seconds apporteurs de revenu, essentiellement des femmes. Celles-ci choisissent donc généralement de travailler à temps partiel, ce qui pénalise leur évolution de carrière et entraîne une sous-utilisation de leurs compétences. Une meilleure offre de structures de garde d’enfants réduirait les obstacles à l’exercice d’un emploi en permettant de mieux concilier travail et vie familiale», ajoute le bulletin de l’OCDE. 

L’organisation considère aussi que «la mise en place prochaine de structures de garde gratuites pour les enfants de moins de trois ans est une initiative positive qui se révélera payante en termes d’apprentissage tout au long de la vie, notamment pour les enfants issus de milieux défavorisés, et de possibilités accrues pour les parents de concilier travail et famille.» 

À noter enfin que l’OCDE revient sur un sujet primordial pour les entreprises luxembourgeoises: le financement privé de la R&D.

«Pour relancer les dépenses privées de R&D, il faudrait déployer des mesures qui évitent de favoriser les acteurs en place au détriment des nouveaux entrants, telles que le remboursement immédiat des dépenses de R&D et le report à nouveau des pertes à des fins de déduction fiscale.»