Pour le bourgmestre de la commune de Roeser, qui devait accueillir le stade national, la décision de rénover Josy Barthel est une épine hors du pied. Sans projet, pas de consultation populaire, pas de chamboulement foncier. Et plus de souci.
À Roeser, qui compte le village de Livange sur son ban communal, la dernière campagne électorale locale avait beaucoup parlé du fameux « stade national ». Le projet, rassemblant une infrastructure sportive et un ambitieux centre commercial, a fait couler encre et salive, bien au-delà de cette commune, dans un interminable feuilleton. Restait à écrire le mot fin. Le gouvernement a décidé de tourner le dos à cette « priorité nationale », établie en 2009, pour choisir de moderniser l’ancienne enceinte de Josy Barthel à Luxembourg. Et, dans la foulée, Roeser se soulage d’un poids certain.
C’est en tout cas le décodage que l’on peut faire, à l’issue de la séance de conseil communal à Roeser, lundi soir. Le bourgmestre Tom Jungen a présenté une position communale claire. Pour la nouvelle équipe à la tête de Roeser, le projet ne pouvait aboutir qu’à une double condition : d’une part, un nouveau projet, revu à la baisse dans ses dimensions, ses implications commerciales sur le tissu régional, et ses besoins en reclassement de terrains ; d’autre part, l’acceptation du projet par une majorité de citoyens, consultés par referendum.
Cité par RTL ce mardi, Tom Jungen dit en substance : « Sans nouveau projet, pas de référendum et pas de reclassement du terrain à Livange ». Et donc pas de projet du tout. Roeser va pouvoir rester, pour le grand public, le lieu champêtre où se tient, une fois l’an, le festival pop-rock Rock@Field. Et la politique locale va pouvoir oublier l’association entre Livange et un grand stade qui restera hypothétique.
Ravis, ou pas
On sait que la décision de privilégier le stade en ville réjouit déjà plusieurs personnes ou associations, la ligue de football ou les autorités de Luxembourg notamment.
Ce mardi, Blanche Weber, au nom du Mouvement écologique - qui avait initié la fronde contre ce projet - s'est dit ravie du fait qu'il soit abandonné. Le Mouvement, tout en regrettant que l'on ait perdu autant de temps et d'énergie dans la gestion chaotique de ce dossier sulfureux, en appelle à davantage de transparence et de consultation à l'avenir dans des projets impliquant des changements d'affectation de terrains et un tel impact sur l'aménagement du territoire au sens large.
On suppose que d'autres avis et opinions ne manqueront pas de tomber sur ce dossier, qui se clôt peu à peu. Tout le monde ne sera pas ravi, on s'en doute, à commencer par les promoteurs qui caressaient le projet.