L'escroc était parvenu à arnaquer près de 60 personnes en six ans. (Photo: Maison Moderne)

L'escroc était parvenu à arnaquer près de 60 personnes en six ans. (Photo: Maison Moderne)

Une peine d’emprisonnement de six années ferme, une amende de 15.000 euros et la confiscation de ses biens: une condamnation proportionnelle à l’ampleur de l’escroquerie perpétrée par Luc S., ont estimé les juges de la 13e chambre siégeant en matière correctionnelle. Le premier substitut du procureur avait requis sept années ferme. Toutefois les juges ont ouvert la porte à un sursis probatoire de deux années à condition que le prévenu justifie d'une activité professionnelle et indemnise les parties civiles.

L’homme avait détroussé près de 60 victimes, leur promettant de fabuleux retours sur investissement. Il aura ainsi récolté plus de 1,4 million d’euros entre 2007 et 2013, étrillant des amis, des membres de sa famille, des connaissances professionnelles et des voisins. Au civil, l'escroc a été condamné à rembourser les montants qu'il a reçus.

Investissements dans des projets écologiques, rendements mirobolants garantis par contrat: autant d’arguments qui ont fait mouche auprès de personnes peu averties en matière de placement et incité des personnes à lui confier leurs économies. Parfois plusieurs membres d’une même famille, investissant plus de 600.000 euros.

Un récidiviste de l'escroquerie

Il suffit pourtant de gratter légèrement pour découvrir des sociétés ou plutôt des coquilles vides, montées à Londres ou à Chypre avec un capital social de quelques centaines d’euros ou de livres. Dans le dossier d’instruction, «un casting digne d’un soap», compare le premier substitut Guy Breistroff. Car derrière les divers personnages impliqués, aux noms germanophones ou anglophones – même un certain Paulo Coelho –, se cachait une seule personne: le prévenu.

Celui-ci a également accumulé les factures non payées auprès de l’hôtel Sofitel, de la compagnie Luxaviation ou encore des Voyages Ecker. En promettant à chaque fois un remboursement prochain qui n’arrive jamais.

«Le risque de récidive est très incertain», ont conclu les experts psychiatriques qui ont examiné le prévenu. «Narcissique, doté d’un ego hypertrophié», le prévenu se soucie peu du sort de ses victimes, soulignait Guy Breistroff. Et de rappeler les six condamnations dont il a déjà fait l’objet dans le passé. «Je ne vois pas de circonstance atténuante et demande une peine sérieuse», avait glissé le ministère public. Ce que les juges ont fait.

Le prévenu dispose d’un délai de 40 jours pour interjeter appel de sa condamnation.