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Entretien avec Patrick Harpès, organisateur des Linux Days.

Comment ont été organisées le(s) LinuxDay(s)?

Les journées sont organisées en collaboration avec le Linux User Group, sur initiative du CRP Henri Tudor. Nous sommes allés voir d'autres Linux Days en Europe ? notamment à Stuttgart. C'est là-bas que l'idée d'organiser un tel événement à Luxembourg nous est venue. Au cours d'une réu-nion interne, l'idée de contacter le Linux User Group Luxembourg afin qu'il collabore avec nous est apparue naturelle. C'est la même idée de soutien et de collaboration que le CRP a développée avec le Java User Group. On voulait avoir le CRP, donnant de l'appui au Linux Group. Ils ont notamment organisé les interventions sur le Linux for Luxembourgish Higschool et l'intervention de IEE.

Comment se développe Linux au Luxembourg?

Peu d'entreprises ont adopté Linux au Luxembourg. C'est un des buts de ces deux journées que de faire connaître le système aux entreprises. Si on regarde celles du secteur financier, les banques, toutes achètent des produits avec du support. Le support Linux commence à peine à apparaître. Il y a 2-3 ans, on achetait du matériel de constructeur, y inclue l'intervention d'un technicien en cas de problème. Je suppose que de plus en plus d'entreprises vont offrir du service autour de Linux, comme des cours, des formations? Ceci posé, ce n'est pas encore un standard sur le marché des grandes entreprises? Dans l'une ou l'autre division informatique, il y a un informaticien qui ?joue? avec une distribution Linux. Mais rarement ? sinon jamais ? sur une machine de production.

PME et grandes entreprises sont-elles comparables? On accuse souvent Linux de demander des compétences très pointues?

C'est une chose à la fois vraie et fausse? Il faut voir où l'on va utiliser Linux. Pour moi, Linux sur le desktop, c'est encore pour les spécialistes. Une secrétaire n'a pas besoin de l'utiliser, et le trouvera de toute manière peut-être trop compliqué. Sur un serveur, les choses sont différentes. Prenons un environnement Windows NT: il ne suffit pas de cliquer à gauche et à droite, il faut avoir une masse certaine de connaissances! La même que l'on demande pour Linux. Maîtriser l'une ou l'autre demande le même temps. J'ai suivi des formations Microsoft et Linux. Les deux sont tout aussi compliquées. Comprendre la philosophie derrière NT n'est pas facile. Il faut s'y plonger. Si on le prend ?of the box?, et qu'on le laisse tourner tel quel, il y a des dizaines de problèmes de sécurité qui ne sont pas réglés. On peut aussi faire pareil, prendre Linux, et l'installer aussi facilement.

Trouver des intervenants a-t-il été compliqué?

On a commencé par envoyer une quarantaine de lettres à des entreprises intéressées. Certaines ont immédiatement répondu oui, d'autres n'étaient pas intéressées du tout. On a remarqué que les petites entreprises étaient plus partantes que les grandes. Deux d'entre elles viennent du Technoport Schlassgoart, et elles ont dit tout de suite ?OK, on vient, c'est notre business?. IBM fait une présentation, elle a une structure Linux en interne. De nombreux autres grands constructeurs informatiques n'ont pas réagi. Nous avons également demandé à quelques organisations Linux étrangères, rencontrées lors de manifestations. Nous avons fait le programme de cette manière. On a essayé de maintenir un équilibre entre des développeurs Linux et des petites entreprises luxembourgeoises ayant un produit ou un service.

Il y aura une exposition Linux au sein de la Bureautec?

Pas vraiment. Certaines grandes entreprises travaillant dans le domaine ? comme RedHeat ? nous ont envoyé des posters et autres supports de communication; on va les utiliser. Les entreprises qui participent au LinuxDay et qui sont à la Bureautec auront un logo sur leur stand, qui donnera une sorte de ?corporate Idenditity?.

Pourquoi un chef d'entreprise investirait dans Linux?

Mettre un système Linux sur une machine de production coûte largement moins cher que des licences traditionnelles. Avec Windows NT, pour chaque compte installé sur le serveur, je dois acheter une licence. Pour des entreprises ayant des milliers d'employés, ça coûte une fortune. Avec Linux, je télécharge une fois, et j'installe autant de fois que nécessaire.

Pour ce qui est des services vendus avec le système, les prix sont équivalents. Pour ce qui relève de la technologie, Linux est largement plus stable pour certains services que NT. Pour preuve, à une échelle mondiale, une majorité des serveurs tourne sur Linux, avec une solution Apache. Comme Fileserver, Linux a encore quelques progrès à faire. Mais pour un serveur mail, DNS, web'   ?

? Linux est plus stable: les utilitaires existaient à l'origine pour Unix... Les autres plate-formes n'ont eu droit ?qu'à? un portage? Un autre avantage est la vitesse de mise à jour du système. Si on regarde l'un ou l'autre bug qui par hasard a existé sur tous les systèmes, à chaque fois ce sont les systèmes Linux qui étaient mis à jour le plus rapidement. Microsoft, Apple, IBM? arrivaient des semaines après. En cas de problème, la solution ? gratuite ? arrive rapidement? Rançon: il faut suivre les newsgroups pour se tenir au courant des évolutions. Il n'y a pas, a priori, de service associé à Linux.

Linux a beaucoup évolué? Quelles sont les prochaines étapes?

Actuellement, les nouvelles versions de Linux essaient d'intégrer les nouveaux hardwares, comme l'USB. Sinon, la portabilité s'améliore: de plus en plus de matériels sont capables de tourner sous Linux. Au début, il n'y avait que les processeurs Intel. Aujourd'hui, il y a ?tout?: les Motorola PowerPC, les Alpha, les Sparc? Les interfaces graphiques vont également s'améliorer, comme Gnome et KDE?

Ici, je dois préciser un peu de vocabulaire: il faut faire la différence entre Linux et GNU/Linux. Le premier est ?seulement? le kernel du système, le système d'exploitation en lui-même. GNU/Linux, c'est tout ce qui tourne autour du logiciel libre, du système d'exploitation, et de son développement, y compris les applications.

Pour revenir au marché luxembourgeois, les banques vont-elles un jour installer Linux dans leurs systèmes?

Nous n'avons pas tellement de contacts avec le secteur financier. Ceci étant, pour dire les choses de manière un peu carré, on peut dire qu'une banque a pour objet de faire de l'argent. Pas de faire de la technologie. Elles achètent des systèmes, qui coûtent ce qu'ils doivent coûter, mais qui doivent fonctionner. Je ne dis pas que Linux ne va pas fonctionner. Si un système de e-banking est proposé sous Linux et fonctionne efficacement, les banques achèteront, sans regarder ce qu'il y a derrière. C'est mon point de vue sur les banques: elles achètent des solutions. Pas des systèmes d'exploitation. Elles ne vont pas regarder ce qui arrivera dans dix ans. C'est au fournisseur de l'application de s'en occuper. L'industrie est dans une position comparable. Ils ont des systèmes anciens qui tournent depuis des années, ils n'ont pas besoin de les changer.

Comment sont construits les deux jours de manifestation'

Il y a le Business Track et le Technical Track. Pour suivre le deuxième, on a besoin de maîtriser la technologie. ?Secure Reverse Proxy?: c'est par exemple le nom d'une intervention' Il faut maîtriser un minimum Linux pour comprendre l'intérêt et les sujets abordés dans les conférences. Le Business Track est quant à lui plus général.

24th of October 2001 - Business Track

TimeTitle/SubjectSpeaker/Organization

11:00Exhibition kick-off

11:30Oliver LOCH, Debian

12:30Linux on the Desktop, Ralf SCHNEIDER, B-connected Linux Solutions GmbH

13:30Linux: changing the game, Marc JOLY, IBM

14:30 Lunch Break 

15:00 Les licences du logiciel libre: introduction et implication, Alexandre DULAUNOY

16:00FSF Europe : Freedom, Cooperation, Transparency, Frederic COUCHET, Free Software Foundation Europe Chapter France

17:00 Legal questions regarding open source software, Olaf KOGLIN, Institut für Rechtsfragen der Open Source Software

18:00Key-Note , Claude WEHENKEL, Centre de Recherche Public Henri Tudor

19:00Drink-Note 

20:00End 

25th of October 2001 - Technical Track

TimeTitle/SubjectSpeaker/Organization

11:00Exhibition kick-off 

11:30Case Study: Secure Reverse Proxy, Rene SCHMIT

12:30Linux Firewall in a corporate environment, Werner EIDEN, magic moving pixel s.a.

13:30Cisco vs. Linux, Lukas GRUNWALD,

Open-Router

14:30 Lunch Break

15:00 Starting an open source project, Laurent KRATZ, NeoFacto

16:00An Open Source Web-Based Object Archiving System, Dennis CONNOLLY, IEE

17:00 Linux for Luxembourgish Highschools, Alain KNAFF, LLL

18:00Drink-Note

20:00End