Qu’il s’agisse du nombre d’accidents corporels, de celui des blessés – légers ou graves - ou de celui des décès, l’année 2015 restera comme une année noire pour les usagers de la route. Après les efforts enregistrés en 2014 à la suite d’une année 2013 marquée par la mort de 45 personnes, les mauvaises habitudes semblent reprendre le dessus. Selon les chiffres officiels dévoilés mercredi, toutes les catégories analysées sont reparties à la hausse en 2015, les blessés graves enregistrant même une progression de 30%.

Sans surprise, ce sont les automobilistes qui apparaissent comme les principales victimes de ces accidents, puisque ces derniers sont impliqués dans près d’un cas sur deux (48%) en ce qui concerne les accidents mortels ou entraînant des blessés graves. Ils devancent les motards (26%) et les piétons (17%). Les comportements derrière le volant démontrent encore une fois que les jeunes conducteurs restent particulièrement impliqués, puisque seules trois conductrices sur dix figurent parmi les morts ou les blessés graves en 2015. Un quart (24%) des conducteurs présumés responsables sont âgés entre 25 et 34 ans.

Comme les années précédentes, la vitesse est pointée du doigt comme principal élément explicatif de cet état de fait, puisqu’un excès de vitesse a été constaté dans 45% des accidents mortels et 37% des accidents graves. Phénomène accentué par le non-port de la ceinture de sécurité dans plus d’un tiers des cas. La consommation d’alcool figure également en bonne place dans la liste des explications, puisqu’un accident mortel ou grave sur cinq y est lié.

Cette évolution négative éloigne un peu plus le Grand-Duché de ses objectifs de réduction de moitié des victimes de la route – morts et blessés – d’ici à 2020. Pourtant, depuis le 1er avril 2015, la sécurité routière est officiellement une «priorité nationale», comprenez un phénomène aux conséquences humaines et sociétales considérées comme inacceptables. Un plan d’action national de lutte contre l’insécurité routière, comprenant 29 mesures, a été déposé à la Chambre. L’installation des radars fixes, en vigueur depuis le 16 mars dernier, en est la mesure phare. D’autres, comme l’introduction d’un alcolock destiné à empêcher l’utilisation d’un véhicule sous l’emprise de l’alcool ou la mise en place de radars de feux rouges ou calculant les distances de sécurité, doivent entrer en vigueur d’ici à 2018.