C’est une tendance de fond qu’il devient urgent de renverser. Depuis plusieurs années, la compétitivité du Luxembourg diminue et les différents classements internationaux qui traitent de la question ne manquent pas de le rappeler.
Le dernier en date est le Bilan compétitivité 2018. Publié la semaine dernière, il place le Grand-Duché en 9e position au sein de l’Union européenne. Lundi, la Chambre de commerce a rendu publique son analyse sur l’évolution de cet indicateur durant ces dernières années.
Plus quantitative que productive
Si le repli de cette année est «principalement dû à la baisse de la croissance évaluée par le Statec sur la période 2014 à 2017», la Chambre de commerce rappelle que le Luxembourg se plaçait encore 2e en 2014, avant de passer à la 4e position en 2015 et 7e en 2016 – en 2017, le pays est remonté à la 4e place.
«Si le Luxembourg reste l’économie la plus productive d’Europe, la dynamique de la productivité est négative, plaçant le Grand-Duché en queue de peloton quant à son évolution», note ainsi la Chambre de commerce. Avant de compléter que «le Bilan compétitivité 2018 montre une croissance de plus en plus quantitative, portée par la dynamique de la création d’emplois et non de richesse supplémentaire».
Privilégier davantage l’environnement
Pour l’organisation professionnelle, cela impacte directement le niveau de vie des Luxembourgeois, qui, même s’il reste le plus élevé d’Europe, diminue. Et de citer l’augmentation des prix de l’immobilier causée par une demande en logement toujours plus importante.
Enfin, la Chambre de commerce rappelle que sur le plan environnemental, le pays ne progresse pas assez, notamment pénalisé par le tourisme à la pompe, que le gouvernement continue de stimuler avec des prix du carburant moins élevés que dans les pays voisins.
Développer les «nouvelles niches de croissance»
Dans ce contexte, la Chambre économique estime qu’il est urgent de passer à un modèle de croissance qualitative, qui privilégie les secteurs à haute valeur ajoutée. La stratégie de diversification économique entreprise par le gouvernement est, dans ce contexte, une clé essentielle.
Mais celle-ci doit être davantage supportée. «Si la volonté de maintenir l’attractivité du site économique et de réussir la diversification du pays est clairement affichée, les premiers résultats restent modestes face à l’importance de cet enjeu pour l’économie luxembourgeoise», rappelle la Chambre de commerce.
Il est ainsi essentiel d’accélérer le développement des «nouvelles niches de croissance et de compétences». Un effort qui passera par la capacité d’innovation des entreprises et l’optimisation de la gouvernance publique, conclut l’organisation professionnelle.