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 (Photo: European American Enterprise Council)

le déploiement d’un environnement propice à l’entreprenariat est légitimement perçu comme le remède au chômage. 

La bataille française est lancée entre libéralisme et nationalisme. L’innovation en est l’un des enjeux majeurs. En effet, le déploiement d’un environnement propice à l’entreprenariat est légitimement perçu comme le remède au chômage. Si l’objectif est commun, les propositions de chacun des candidats présentent une feuille de route différente et leurs impacts concrets sur l’univers startup luxembourgeois diverge. Cet « Innovation Impulse » se composera de deux articles. Tous deux axés sur la politique d’aide à l’innovation, le premier s’attarde sur le projet Macron, le second rendra compte de la stratégie du Front national dans ce domaine. Rendez-vous la semaine prochaine pour l’analyse du projet Le Pen en matière d’entreprenariat.

 

Le remède entrepreneurial

 Heureux comme un entrepreneur en France

« Mon contrat avec la Nation » rend bien compte de la vision macroniste sur la politique de l’innovation. Le candidat veillera « à ce que l’innovation, les initiatives émanant du terrain participent à la modernisation du pays ». Il parle de renouer avec l’esprit de conquête français pour bâtir une France nouvelle » et propose de mettre en place une stratégie d’investissements ambitieuse avec l’émergence d’un nouveau modèle de croissance réconciliant transition écologique, industrie du futur et agriculture de demain. Le Front national va dans le même sens avec son concept de patriotisme économique s’appliquant aussi à l’entreprenariat. « Notre pays est rongé par le chômage. Un seul remède contre ce mal, la création massive d’emplois grâce aux entrepreneurs », scande la candidate le 6 janvier dernier. Et d’ajouter : « On disait naguère « Heureux comme Dieu en France, je souhaite que mon programme puisse nous faire dire ‘Heureux comme un entrepreneur en France’ ».

 

Libéralisme et fonds souverain Français

 Il propose la création d’un fonds souverain français pour gérer les participations publiques.

Emmanuel Macron souhaite dynamiser le secteur par les investissements. Il propose la création d’un fonds souverain français pour gérer les participations publiques. Selon La Croix, le candidat d’En Marche ! soumet l’idée que les dividendes des participations de l’Etat soient fléchés vers ce fonds plutôt que d’abonder le budget public. Ce dernier trouverait sa place au sein de la banque publique BPI France très active dans le domaine de l’entreprenariat français. Selon Hadrien Vincent, juriste en droit bancaire et financier (Rothschild Europe) dans un article pour l’Echo, « L’Etat fédéral serait libre d’ouvrir la partie du capital qui lui semble la plus appropriée pour faire rentrer des liquidités tout en conservant le contrôle de la majorité des parts. Avec les rentrées de cette augmentation de capital, la nouvelle holding pourrait mener une politique industrielle et de l’emploi par l’investissement sous le contrôle croisé de l’Etat fédéral et des investisseurs particuliers ». La généralisation de l’assurance chômage et la cotation des entreprises innovantes sur EuroNext, filiale de la Bourse paneuropéenne dédiée au financement et à la promotion des PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire), font elles aussi parties du projet Macron.

 

Le Luxembourg en retard     

 Après deux ans de disette, le pays doit impérativement augmenter les aides accordés aux startups 

Outre le combat que le candidat souhaite mener pour l’harmonisation fiscale européenne et la fin du secret bancaire, son projet, entamé durant son mandat de Ministre de l’Economie, va se poursuivre et se renforcer. Ainsi, la French Tech, développée grâce à la politique nationale d’aides financières en faveur de l‘entreprenariat, va gagner du terrain dans la course à l’innovation. Le Grand-Duché déjà en retard dans ce domaine devra réagir rapidement en accordant des avantages concrets importants pour assurer un minimum d’attractivité.

L’harmonisation des aides en soutien à l’innovation doit elle aussi faire partie des futures priorités du continent.

Après deux ans de disette, le pays doit impérativement augmenter les aides accordés aux startups et trouver d’autres moyens allant dans le même sens tels que les taxes shelter ou incitation fiscale.  L’harmonisation fiscale n’est pas la seule homogénéisation sur laquelle la nouvelle Europe doit travailler. Celle des aides en soutien à l’innovation doit elle aussi faire partie des futures priorités du continent.

 

Rendez-vous la semaine prochaine pour notre Innovation Impulse pour connaître la stratégie lepéniste  de soutien à l’innovation et son impact sur le Grand-Duché !

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