Heintz van Landewyck emploie 1.900 personnes à travers l'Union européenne, dont 850 au Luxembourg. (Photo: Landewyck)

Heintz van Landewyck emploie 1.900 personnes à travers l'Union européenne, dont 850 au Luxembourg. (Photo: Landewyck)

Le Parlement européen a donné mardi son aval à une nouvelle législation anti-tabac, mais a refusé que les cigarettes électroniques soient vendues exclusivement en pharmacie, un point que défendait pourtant la Commission.

Ses effets sur la santé n’étant pas encore connus, la cigarette électronique ne sera pas considérée comme un médicament et pourra donc continuer à être vendue dans les boutiques spécialisées ou chez les buralistes. Elle sera en revanche interdite de vente aux mineurs, et ne pourra pas faire l’objet de publicité.

Le texte, qui doit encore être soumis aux représentants des États membres avant d'entrer en vigueur, prévoit également de porter à 65% la surface des messages d'avertissement sur les paquets de cigarettes, tandis que la marque du cigarettier n'apparaîtra qu'en bas du paquet.

Les cigarettes dites «slim» pourront continuer à être commercialisées, là encore contre l'avis de la Commission européenne. Par contre, les cigarettes aromatisées seront interdites dans un délai de trois ans, et les «mentholées» huit ans après la promulgation de la loi.

Avant ce vote, les parlementaires européens ont dû faire face à un important lobbying de la part des cigarettiers avec, à leur tête, le groupe Philipp Morris qui à lui seul a employé 161 lobbyistes pour faire amender et freiner le projet en rencontrant plus de 230 élus européens en un an.

Conséquences économiques

Au Luxembourg, Heintz van Landewyck a pris position il y a une dizaine de jours contre ce projet de directive, mettant en garde ceux qui voulaient bien l’entendre sur les conséquences économiques de ce texte. «Ce projet imposé par les hautes instances représente un désavantage concurrentiel pour l’industrie luxembourgeoise du tabac. Nous nous sentons lésés étant donné que la directive européenne apporte plus d’inconvénients aux entreprises de taille moyenne qu’aux grandes multinationales du tabac.»

Heintz van Landewyck, qui emploie 1.900 personnes à travers toute l’Union européenne, dont 850 personnes au Grand-Duché, avait avancé comme principales inquiétudes les dispositions concernant l’interdiction de conditionnement du tabac à rouler en pots et en seaux, l’interdiction des produits de niche comme les cigarettes aromatisées – y compris les «mentholées» –, les images choc sur les paquets «qui ne laisseront plus qu’une infime surface d’affichage aux producteurs», et «la création pratiquement impossible de nouveaux produits innovants et l’ouverture de nouveaux marchés pour le groupe».

Un message entendu d’une oreille différente de la part des six députés luxembourgeois au Parlement européen puisque si Robert Goebbels (LSAP) a voté contre ce projet de directive – le qualifiant de «mascarade pseudo-démocratique» –, Frank Engel (CSV) et Astrid Lulling (CSV) se sont, eux, abstenus tandis que Claude Turmes (Déi Gréng), Charles Goerens (DP) et Georges Bach (CSV) l'ont approuvé.