Professionnels du secteur et consommateurs l’affirment: l’avenir de la production automobile mondiale se situe en Chine. (Photo: DR)

Professionnels du secteur et consommateurs l’affirment: l’avenir de la production automobile mondiale se situe en Chine. (Photo: DR)

En marge de la présentation, ce mercredi, de son étude 2017 sur le marché automobile luxembourgeois, KPMG Luxembourg a également livré quelques données-clés tirées de sa Global Automotive Executive Survey 2017 consacrée aux principales tendances automobiles mondiales qui devraient primer cette année.

Pour réaliser cette étude, KPMG International a sondé 2.400 consommateurs de par le monde et un millier de cadres supérieurs du secteur automobile au sens large.

L’un des premiers enseignements à tirer de ce travail est que l’automobile doit aujourd’hui composer avec «des évolutions nécessaires» au nombre desquelles l’avènement des véhicules électriques semble être le plus important, suivi de la connectivité et la digitalisation et de l’importance à venir des marchés émergents.

Un avenir encore thermique

En matière de véhicules électriques, une majorité d’industriels sondés soulignent toutefois que les moteurs thermiques ont encore de beaux jours devant eux du fait – en plus de challenges en matière d’infrastructures – qu’ils requièrent encore quelques années d’innovations et de recherches.

Actuellement, les cadres du secteur automobile interrogés considèrent que ce sont essentiellement BMW, Tesla et Toyota qui jouent un rôle majeur dans la mobilité électrique. La marque allemande étant également citée en premier lieu comme la plus avancée lorsqu’est évoquée la conduite autonome, devant Tesla à nouveau et Honda.

Le business du digital

Autre enseignement de cette Global Automotive Executive Survey 2017: l’écosystème digital qui s’installe dans le domaine automobile devrait générer des revenus plus élevés à l’avenir, et – affirme KPMG – ces revenus ne se feront plus sur le véhicule lui-même, mais sur les services qui seront proposés autour de celui-ci, entraînant un changement majeur du business model de l’industrie automobile.

Plus de 8 sondés sur 10 estiment par ailleurs qu’un géant de la Silicon Valley actif dans la connectivité et la digitalisation devrait «sortir» son propre véhicule dans les toutes prochaines années, amenant KPMG à considérer comme fondamentales la coopération et la création d’alliances stratégiques entre ces acteurs technologiques et les constructeurs traditionnels.

Toutefois, un peu plus d’un sondé sur deux ne croit pas trop à de tels futurs liens, considérant que la compétition passera avant la coopération.

La Chine, laboratoire du futur

Enfin, interrogés sur la géographie future de l’industrie automobile, les cadres supérieurs du secteur et les consommateurs s’accordent pour évoquer 2017 comme une «année charnière», avec une production qui devrait commencer à migrer vers les pays émergents, avec pour conséquence que moins de 5% de la production automobile mondiale ne devrait plus se faire en Europe occidentale d’ici 2030.

Parmi ces pays émergents, c’est la Chine qui devrait le plus profiter de cette nouvelle donne. Selon KPMG, elle devrait devenir un marché important pour les producteurs de masse et pour les constructeurs premium. «Mais aussi pour bon nombre d’innovations créées en Chine, mais par des constructeurs chinois», conclut KPMG.