Anja Heinen (Awex) est une ambassadrice du Luxembourg en Wallonie. Et inversement. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Anja Heinen (Awex) est une ambassadrice du Luxembourg en Wallonie. Et inversement. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

C’est un «Eventoria» au Parc Alvisse à Luxembourg. Ce mercredi, des entreprises wallonnes du secteur hébergement et événementiel pour le business sont à la pêche aux clients potentiels, déjà bien hameçonnés pour leur intérêt et pour leurs besoins en la matière. En amont, c’est l’Awex (Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers) qui a rempli son rôle de «go-between».

L’agence, qui accroît sa visibilité ces derniers mois et intensifie le travail de mise en réseau, a identifié plusieurs secteurs et multiplié les contacts. «En Wallonie, le créneau des Mice – Meetings, incentives, conferencing, exhibitions – compte se développer, avec un professionnalisme reconnu», indique Anja Heinen, conseiller économique pour l’Awex au Luxembourg depuis 2004. «Il y a de gros acteurs, des PME, des hôteliers, des organisateurs d’événements, des prestataires de services. Or le marché, au Grand-Duché, est intéressant, très réactif. Il y a une réelle demande.»

De Vittel à Spa?

Pour jouer les intermédiaires efficaces, la petite équipe de l’Awex à Luxembourg (deux temps pleins…) a dû «évangéliser»: «Il faut passer outre les clichés et images d’Épinal. Il faut expliquer. L’adhésion devient alors très claire. Et cela crée une belle dynamique.» Le potentiel est là: si une grande banque de la Place était allée l’an passé organiser un gros incentive à Vittel, pourquoi ne se tournerait-elle pas vers une autre ville d’eau, comme Spa?

L’organisation de «Inventoria» à Luxembourg a été précédée d’un travail d’une demi-journée dans la capitale belge, pour les entreprises de Wallonie-Bruxelles du «Mice», «afin de présenter le Luxembourg dans ses réalités, ses spécificités, ses atouts». La rencontre avec les entreprises luxembourgeoises est un complément, une finalisation de rendez-vous déjà.

Un caillou dans la chaussure du secteur touristique grand-ducal? «Il ne s’agit pas de concurrence, il y a d’ailleurs des synergies possibles. Le secteur luxembourgeois est riche, mais l’offre est restreinte, pour des entreprises qui cherchent une alternative à l’offre locale», souligne Anja Heinen.

ICT, archivage électronique, et plus si…

Ce qui vaut pour les incentives et l’événementiel vaut pour bien d’autres business. L’Awex choisit les cibles. L’ICT en fait partie et l’Agence sera de nouveau de l’aventure du prochain ICT Spring. Idem pour les Greater Region Business Days, avec outre le stand propre de l’agence, une bonne dizaine d’entreprises venues de Wallonie. «On travaille beaucoup sur l’axe de la Grande Région. Il y a un gros potentiel de proximité, des marchés intéressants et des synergies pour des PME prêtes à sortir des frontières.»

Il y a quelques jours, l’esprit B2B jouait sur ce ressort lors d’un événement à Luxembourg, qui a permis une grosse centaine de contacts directs entre entreprises, la majorité venue de Wallonie (environ 60) et du Luxembourg, les entreprises françaises étant restées en retrait.

Pour l’Awex, le créneau luxembourgeois est de plus en plus recherché. Le business concret s’appuie sur les bonnes bases prospectives: en 2012, l’agence avait ciblé une action sur les producteurs «food»; le groupe Pall Center y a puisé une volée de nouvelles références pour ses rayons.

La Belgique est un partenaire économique évident au Luxembourg. «34% des échanges. On est devant l’Allemagne, avec 29% et loin devant la France, à 12%», souligne Anja Heinen. «Et cela ne concerne que les produits. Les services sont difficilement quantifiables. Et il y a, là aussi, de quoi faire, de chaque côté de la frontière».

L’Awex planche, notamment, sur la propriété intellectuelle, l’archivage électronique. Tout en travaillant sur une présence redynamisée, par exemple de la Fédération de la construction en Wallonie, pour la prochaine foire d’automne à Luxexpo.