Une croissance économique modérée pourrait engendrer une baisse des prix . (Photo : Olivier Minaire / archives)

Une croissance économique modérée pourrait engendrer une baisse des prix . (Photo : Olivier Minaire / archives)

Le marché luxembourgeois de l’immobilier résidentiel semble confronté au moins à un paradoxe. Les habitants trouvent ses prix trop élevés, mais ils sont plus nombreux à être propriétaires que dans d’autres pays européens. Si le niveau de vie du pays, relativement confortable, explique certainement ce constat, les perspectives économiques moins réjouissantes pourraient avoir comme effet la décroissance des prix.

ING poursuit son tour d’horizon des questions-clés pour les Européens, et donc pour les Luxembourgeois. Et celle de l’immobilier est l’une des plus importantes. Ce poste représente 27 % du budget des ménages propriétaires et 35 % pour les locataires, selon les résultats de l’étude coordonnés par TNS-ILReS pour le compte de la banque.

Un pays de propriétaire

À la question relative aux prix de l’immobilier résidentiel, les réponses des 1.000 participants sont unanimes. 93 % estiment que le prix d’une maison est trop élevé. Et l’étude de mettre en perspective le fait qu’il est moins facile d’acheter une maison en 2012 qu’il y a dix ans. « 82 % des gens estiment cependant qu’il est plus intéressant d’acheter que de louer », ajoute Rik Vandenberghe, CEO de ING Luxembourg.

Le Luxembourg se distingue des autres pays européens par un accès plus important à la propriété, mais surtout un accès plus jeune (27 ans).
« La perception du prix de l’immobilier est fortement influencée par le niveau de revenu du pays, déclare Philippe Ledent, senior economist chez ING. En Espagne, malgré la récession, les habitants continuent de penser que l’immobilier est trop onéreux.»

Des non-Luxembourgeois locataires

À y regarder de plus près, les achats sont soutenus par les Luxembourgeois, plutôt que par les résidents étrangers. 38 % de Luxembourgeois sont ainsi propriétaires, ou copropriétaires, du bâtiment dans lequel ils vivent sans avoir de prêt hypothécaire. À l’inverse, 44 % des non-Luxembourgeois possèdent une maison, grâce à un prêt.

Effet direct de la hausse des prix, 22 % des étrangers vivant au Luxembourg ont recours à des locations communes. « Il ne faut pas non plus oublier que certains habitants du Luxembourg sont aussi des travailleurs expatriés, qui y vivent pendant une période donnée, sans y rester », ajoute Rik Vandenberghe.

Vers une baisse des prix ?

Si l’acte d’achat reste un réflexe, la hausse des prix demeure une inquiétude à l’aune des 12 prochains mois. 88 % des répondants sont aussi inquiets pour les jeunes générations, quant à leur capacité de posséder leur logement.

Avec des prix estimés en hausse dans les 12 prochains mois, sans pour autant parler de bulle immobilière au Luxembourg, l’accessibilité des achats devrait notamment dépendre de l’évolution économique.

« Les prix de l’immobilier ne peuvent pas rester sans corrélation permanente de l’évolution des revenus, ajoute Philippe Ledent. Or même si le Luxembourg est mieux loti que d’autres pays, on sait que les 10 prochaines années ne permettront pas une croissance aussi forte que par le passé ».
Ce qui pourrait conduire à une baisse, probablement progressive, des prix de l’immobilier.