Yves Mersch plaide pour plus de mesures macroprudentielles au Luxembourg, pour garder un œil sur le marché immobilier et, le cas échéant, pouvoir manœuvrer. (Photo: Julien Becker / Archives)

Yves Mersch plaide pour plus de mesures macroprudentielles au Luxembourg, pour garder un œil sur le marché immobilier et, le cas échéant, pouvoir manœuvrer. (Photo: Julien Becker / Archives)

Même s’il estime ne pas pouvoir s’occuper de situations nationales, le membre luxembourgeois du directoire de la BCE, serait conscient que le Comité européen du risque systémique classe le Luxembourg dans une «zone rouge» à cause du risque de bulle immobilière, selon Yves Mersch qui était ce lundi en interview sur les ondes de la radio 100,7.

«Le problème n’apparaît que (…) lorsque les banques prêtent aux gens et que ces derniers ne peuvent pas rembourser. Cela crée un problème social ou un problème pour les banques», a résumé l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Luxembourg.

Mesures macroprudentielles

Selon Yves Mersch, les banques risqueraient ainsi de tomber dans une situation critique. «Au Luxembourg, c’est particulièrement dangereux, car le marché immobilier est entre les mains d’une poignée de banques uniquement», assure-t-il.

Devant ce problème «structurel», détecté depuis longtemps par la Banque centrale du Luxembourg, les autorités devraient se donner les moyens ou les «mesures» pour suivre de près la situation et pouvoir manœuvrer. Chaque État devrait se doter de «mesures macroprudentielles» et déterminer qui les a, qui les exerce et jusqu’où elles peuvent aller. «Ce n’est pas encore très clair, en tout cas je ne n’ai pas encore compris, comment c’est au Luxembourg», concluait Yves Mersch.

Vers une fin de l’OMT?

Même si le taux d’inflation demeure en dessous de l’objectif affiché de la BCE, elle est de plus en plus confiante d’atteindre son objectif. Le membre du directoire de la BCE base cette confiance sur la relance économique «robuste» dans la zone euro qui se répartit différemment dans les différents États membres.

Malgré ces indicateurs positifs et un éventuel retour à la hausse des prix proche des 2%, Yves Mersch ne s’attend pas à une augmentation des taux d’intérêt, les taux directeurs, pour tout de suite. Il a souligné que les réformes structurelles au niveau de la politique monétaire pourraient mener à un changement de politique de la BCE.

Le président de la BCE, Mario Draghi, avait en effet indiqué d’éventuels changements cet automne. Des changements qui pourraient bien concerner le programme de rachat d’obligations, appelé OMT (opérations monétaires sur titres). Depuis septembre 2012, la BCE rachète tous les mois des obligations d’États membres sur le marché secondaire pour une valeur de 60 milliards d’euros.