J+7. Il y a une semaine, Xavier Bettel et François Bausch se retrouvaient chez RTL pour un premier débat à chaud avec les autres représentants des partis politiques sur les résultats des élections législatives qui venaient de tomber. Prenant connaissance des performances de leurs partis sur le smartphone du Premier ministre, ils laissaient éclater une joie tout en retenue.

Interrogé dans la foulée quant à ses ambitions, Xavier Bettel répétait ce qu’il avait déjà indiqué à ses troupes du DP réunies au Hitch: le gouvernement sortant n’était pas sanctionné par l’électeur, et même avec une majorité de 31 sièges (31 lors de la coalition précédente), il est encore possible de gouverner.

Les appels du CSV

De son côté, le CSV a senti le vent tourner dès dimanche soir et les craintes de Claude Wiseler exprimées durant la campagne sont devenues réalité. Il n’empêche, le chef de file du CSV a fait part de sa disponibilité à Xavier Bettel pour former un gouvernement qui serait, selon Claude Wiseler, plus stable qu’une coalition «avec deux perdants», le DP et le LSAP.

Avec 21 sièges, le CSV – même en repli – s’estime en droit de prétendre aux discussions. «Le CSV est légitime pour faire partie des négociations de coalition, en tout cas, plus que certains», a déclaré Claude Wiseler, jeudi, lors d’une première analyse à froid des résultats électoraux. En ligne de mire: son ancien partenaire de gouvernement, le LSAP.

Le 15 octobre, Laurent Zeimet, le secrétaire général du CSV, faisait son mea culpa à chaud sur 100,7 après une campagne qui n’a visiblement pas eu les effets escomptés. Mardi, RTL évoquait un changement à la tête du parti, avec une montée du jeune député (36 ans) du Centre, Serge Wilmes (3e score de la circonscription), et de sa collègue du Nord Martine Hansen. Le soir même, le parti réunissait son comité directeur. Mais il n’en fut rien, puisque l’instance a confirmé la direction en place jusqu’au congrès de 2019, où Laurent Zeimet ne pourra plus briguer de nouveau mandat en raison des règles internes au parti. Si changement il y a, il se fera en douceur.

Mission express de l’informateur

Lundi soir, le Grand-Duc nommait un informateur en la personne de Martine Solovieff, procureur général d’État. Sa mission: effectuer un rapport au Grand-Duc des intentions des différents partis. Un travail qui aura été facilité par les contacts pris dès la nuit des élections par les leaders du DP, du LSAP et Déi Gréng. Réunis dans la nuit au ministère d’État, ils ont validé l’idée de poursuivre l’aventure ensemble. Quelques heures plus tard, les instances de Déi Gréng, du LSAP et du DP donnaient leur feu vert.

Mardi, Xavier Bettel était nommé formateur. Mercredi, la première réunion plénière de négociations était organisée à l’Hôtel des Terres Rouges, siège du ministère de la Culture. Il était avant tout question de fixer l’agenda et la méthode de travail. Les délégations se rencontreront ce mardi 23 octobre, puis les 25, 26 octobre et le 14 novembre, avant d’éventuelles réunions complémentaires.

En affichant une volonté d’avancer rapidement et une capacité à trouver des terrains d’entente, DP, Déi Gréng et le LSAP donnent le signal vers l’extérieur de vouloir préserver la stabilité du pays dans sa gouvernance, un atout à l’égard des investisseurs étrangers.