Pour Gérard Sinnes, en confiant leur gestion opérationnelle à un tiers, les RH peuvent se concentrer sur des tâches à valeur ajoutée, comme la détection des talents.  (Photo: Vistim)

Pour Gérard Sinnes, en confiant leur gestion opérationnelle à un tiers, les RH peuvent se concentrer sur des tâches à valeur ajoutée, comme la détection des talents.  (Photo: Vistim)

Amenées à se digitaliser comme les autres départements, les RH se dotent progressivement de solutions logicielles destinées à automatiser et fluidifier leurs procédures, du recrutement au suivi des enquêtes de satisfaction. Née dans cette mouvance en mai dernier, Vistim, fondée par Gérard Sinnes, alors interim manager, et Virginie Boyard, ambitionne de proposer un modèle disruptif reposant sur une plateforme customisée et du conseil en entreprise. Spécialisée dans l’externalisation et axée sur les PME, elle couvre toute la chaîne RH: recrutement, contrat, gestion des absences, performance management, développement, plans de succession…

Se concentrer sur la valeur

Opter pour une externalisation RH n’est pas forcément synonyme de moins de travail ou de chômage technique pour les équipes. «Loin d’être une menace, c’est une libération.» En cédant le volet administratif et procédurier de leur métier, elles peuvent potentiellement se consacrer à des tâches à plus grande valeur ajoutée, par exemple la définition de plans de succession cohérents et réalistes ou l’analyse de l’absentéisme et du turn-over, des tâches qui demandent beaucoup de travail en amont et peuvent influer durablement sur la culture.

Le problème de nombreux départements, c’est un manque de temps et de crédibilité.

Gérard Sinnes, fondateur et CEO de Vistim

Et Gérard Sinnes d’affirmer: «Ce type de solutions contribue à changer le rôle des experts RH. Ils peuvent réellement se transformer en HR business partners, un rôle devenu de plus en plus utile. Le problème de nombreux départements, ce n’est pas une lacune dans les compétences, mais un manque de temps et de crédibilité interne pour se pencher sur des problèmes stratégiques. On leur demande de d’abord régler des blocages administratifs avant de s’intéresser à autre chose.»

La complexité opérationnelle devenant très élevée dans le métier, il faut déjà disposer d’une grande structure pour pouvoir compter sur une équipe de spécialistes qui répondent à ces défis en interne. «En démarrant, nous pensions que le modèle allait intéresser les acteurs de 150 à 200 personnes. Nous avons été surpris d’être contactés par des petites structures de 10 personnes. Nous avons développé une offre alternative pour y répondre. Les services RH ont encore beaucoup de potentiel de croissance. Il reste tout un travail de sensibilisation à effectuer pour expliquer les options et rassurer les RH. Certains ont encore peur de confier leurs données sensibles à un tiers.»