Créé en 2010 dans le sillage de la stratégie de Lisbonne et produit du plan d’action du gouvernement luxembourgeois pour stimuler l’innovation dans le champ de la santé, l’IBBL poursuit sa mission de bio-banque en soutenant, notamment par le prélèvement, l’analyse et le stockage de matières humaines comme des tissus ou du sang, la recherche biomédicale au bénéfice des patients.
«Notre premier métier est de fournir une infrastructure aux chercheurs. Ensuite, nous réfléchissons à l’optimisation de la conservation des échantillons, une science en elle-même», introduit le docteur Catherine Larue, directrice générale de l’IBBL, qui compte 43 collaborateurs. Membre du Personalised Medecine Consortium, l’institut œuvre à faire du Luxembourg un centre d’excellence dans le domaine des sciences de la vie.
Dans cette optique, l’IBBL accueille ce mardi un salon d’envergure internationale autour du microbiome humain, soit l’ensemble des micro-organismes vivant dans un environnement donné, un thème porteur au niveau mondial.
Intitulé «Les orientations futures de la recherche sur le microbiome humain dans les domaines de la santé et de la maladie», l’événement accueillera 50 conférenciers et plus de 500 visiteurs. Pour Catherine Larue, c’est une occasion unique pour la communauté scientifique grand-ducale. «Ce salon est le fruit de 18 mois de travail acharné», explique-t-elle. «Planifier et contacter les différents orateurs a été un effort soutenu. C’est le plus gros événement qu’on ait jamais organisé. C’est une vitrine incroyable pour le travail d’acteurs comme le LCSB ou notre institut. 500 personnes vont découvrir nos travaux, dont des instituts prestigieux comme le NIH, l'EMBL ou l’Inra.»
Sujet émergent
D’après les évolutions récentes, il semblerait que ce soit la composition de l’ensemble du micro-environnement et l’équilibre entre les différentes espèces de bactéries qui peuvent faire la différence entre santé et maladie. Au cours de ces cinq dernières années, plusieurs liens ont ainsi pu être établis entre le microbiome présent dans l’intestin et des maladies telles que le syndrome du côlon irritable, la maladie de Crohn, le cancer, le diabète et même l’obésité.
«J’espère que ce salon nous permettra d’établir de nouveaux champs d'exploration. Dans le domaine des maladies dégénératives, par exemple, on suspecte qu’un lien existe, mais on ne sait pas encore le prouver scientifiquement.»
Le début d'un champ de recherche
Pendant trois jours, des scientifiques et chercheurs du monde entier auront la possibilité d’échanger sur les nouvelles méthodes de recherche et thérapies potentielles, ainsi que sur les dernières découvertes sur le rôle du microbiome dans la maladie humaine. «Nous n’en sommes qu’au début de ce champ de recherche, c’est passionnant», s’enthousiasme Catherine Larue, qui a poussé ce thème comme recherche prioritaire à son arrivée il y a deux ans. «Il faut savoir qu’il y a 100 fois plus de gènes bactériens que de gènes humains dans un corps humain. Il y a énormément de choses qu’on ne connaît et qu’on ne comprend pas encore.»
Le sujet mobilise toutes sortes de disciplines scientifiques. «La palette est très large. Nous attendons pour ce salon des industriels qui construisent les instruments nécessaires, des entreprises agroalimentaires, des fabricants de tubes, des pharmaciens, des entreprises pharmaceutiques, des biologistes, des chimistes… Dans l’analyse des microbiomes, on a besoin tant de techniciens qui purifient les échantillons que de statisticiens qui analysent les données brutes.» Un booklet des présentations sera disponible après l’événement pour donner une deuxième vie au contenu présenté.