Le grand tournant de sa vie a été la rencontre avec le créateur Yves Saint Laurent, en 1958. Ici, Pierre Bergé en 2012. (Photo: Matthieu Riegler)

Le grand tournant de sa vie a été la rencontre avec le créateur Yves Saint Laurent, en 1958. Ici, Pierre Bergé en 2012. (Photo: Matthieu Riegler)

Patron de presse, brillant homme d’affaires, fin connaisseur de la mode et homosexuel engagé, Pierre Bergé a rejoint Yves Saint Laurent, dont il avait été le compagnon, vendredi matin, alors qu’il souffrait d’une maladie qui le tenait à l’écart du monde depuis ce printemps.

Né dans la petite île française d’Oléron, il a rejoint Paris avant de terminer le lycée et y fonde à 19 ans son premier journal: Patrie mondiale. Amateur de belles-lettres, il est ensuite devenu un proche de Jean Giono à Manosque.

Mais le grand tournant de sa vie a été la rencontre avec le créateur Yves Saint Laurent, en 1958. Les deux hommes entretiendront ensemble une relation amoureuse, avant de créer la maison de couture que l’on connaît aujourd’hui.

Mais cela ne lui fera pas oublier son attrait pour la presse et lancera dans les années 1980 les magazines Globe, puis Courrier international et Têtu, avant de s’associer en 2010 avec Xavier Niel et Matthieu Pigasse pour prendre une participation majoritaire dans le groupe propriétaire du journal Le Monde.

Engagé en politique et pour la cause des homosexuels, Pierre Bergé a toujours ouvertement pris position. Il s’impliquera aussi beaucoup dans la lutte contre le sida. Une partie des bénéfices de la vente aux enchères de la vaste collection d’art qu’il possédait avec Yves Saint Laurent, qui a eu lieu en 2009, reviendra d’ailleurs à financer la recherche contre ce virus.

Enfin, son attrait pour l’art et les actions de mécénat qu’il a menées tout au long de sa vie lui vaudront d’être nommé «ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco» en 1993.