Un an après avoir reçu le 7ème prix «Woman Business Manager of the Year» de la Bil, Marie-Christine Mariani, directrice de MCM Steel, se voit récompensée ainsi que son équipe par l’«Export Award», décerné pour la deuxième fois lundi soir conjointement par l’Office du Ducroire et la Chambre de Commerce.

Créée en 1998 autour du négoce des produits sidérurgiques, MCM Steel a négocié un tournant dans son développement en 2012, date de la mise en service d’un site de production à Dudelange pour passer au traitement et au recyclage d’acier déclassé.

Un acier recyclé au quotidien

L’entreprise exporte désormais 70% de sa production qui se retrouve par exemple dans les ascenseurs (contrepoids), au Moyen-Orient (citernes d’eau) ou à l’arrière des fours (plaques ad hoc).

«L’industrie n’a pas vocation a déclassé l’acier, mais des problèmes techniques ou des anomalies relevées peuvent l’entrainer à agir de la sorte et à revendre cet acier», a précisé Marie-Christine Mariani devant l’assemblée constituée, entre autres, du Grand-Duc héritier venu découvrir les trois lauréats récompensés au total.. Ceux-ci (sélectionnés parmi 12 dossiers) se sont volontiers décrits comme les porte-drapeaux du Luxembourg qui réussit.

«Être une société luxembourgeoise ne se limite pas à une boîte aux lettres», a insisté Marie-Christine Mariani. «Nous devons vendre les excellences du pays sans pour autant nous faire d’illusions en attendant passivement un retour de la croissance. Il faut faire preuve de courage. Entreprendre c’est oser, échouer, mais aussi réussir.»

Des secteurs prioritaires récompensés

La deuxième place de l’Export Award est occupée par Trendiction, société spécialisée dans l’e-réputation, soit la veille des informations diffusées sur internet et leur interprétation à destination des entreprises. Le secteur des biotechs était représenté par le troisième prix puisqu’il est revenu à Biorock, entreprise active dans les solutions d’assainissement d’eau domestique sans électricité.

Si le prix remis à MCM montre que l’industrie peut encore, d’une certaine manière, représenter des perspectives intéressantes pour le Grand-Duché, les récompenses des deux autres sociétés actives dans l'ICT et les biotechnologies ont réjoui le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur qui y voyaient une illustration de la diversification économique du Luxembourg. Etienne Schneider avait d'ailleurs endossé ce soir son costume de représentant du pays, n'hésitant pas, comme il l'a déclaré, à convaincre personnellement les investisseurs potentiels de s’y établir. Ce que le ministre allait effectuer lors d’un autre rendez-vous dans la foulée de la remise du prix.

«Nous allons veiller à garder les coûts du travail et salariaux au niveau actuel», a déclaré Étienne Schneider en rappelant que le gouvernement devait trouver 1,5 milliard d’euros pour équilibrer les comptes publics. «Concernant les procédures administratives et leur allégement, nous venons de mettre en place une task force pour analyser, sur base de ce qui existe, les pistes d’amélioration. Ce groupe de travail rendra compte au gouvernement toutes les six semaines pour trancher si besoin.»

Ces champions cachés

Ému de revenir à la Chambre de Commerce non plus en tant que directeur général, mais comme ministre des Finances, Pierre Gramegna a, lui aussi, détaillé les priorités de son département à l’égard des entreprises représentées dans la salle. Non sans lancer un appel à leur destination pour utiliser l’ensemble des instruments de financement et de garantie mis à disposition par l’État via la Société nationale de crédit et d’investissement et l’Office du Ducroire.

«Nous devons aller à la rencontre de nos champions cachés dans les différentes régions du pays», lui a répondu Etienne Reuter, président du Ducroire.

Comme le notait Michel Wurth, président de la Chambre de Commerce en début de séance, le Luxembourg exporte désormais 75% de services contre 25% de produits. L’inverse de la situation des années 80.

Avec une demande mondiale qui devrait progresser de 4% en 2014, il reste aux acteurs économiques luxembourgeois à se battre pour recueillir une part de ce gâteau, alors que la compétitivité du pays souffre de la comparaison avec ses concurrents, particulièrement pour les biens et alors que les niches de souverainetés dans les services (financiers) sont vouées à disparaître.