« Le desktop virtuel entre doucement dans les entreprises. » (Photo : David Laurent / Wide)

« Le desktop virtuel entre doucement dans les entreprises. » (Photo : David Laurent / Wide)

L’IT a son rôle à jouer en cette période d’incertitude économique, notamment en tant que levier à même de permettre d’importantes réductions de coûts. Pierre Dumont, managing director de Dimension Data, a foi dans la croissance du secteur. 

Monsieur Dumont, dans un contexte de crise économique qui impose une remise en question au sein des entreprises, en quoi votre secteur est-il influencé ?

« Parmi les États européens, le Luxembourg est un des derniers à être impactés par la crise. Il bénéficie ainsi de l’expérience des autres pays pour réagir de la meilleure façon. Et finalement, le pays réagit bien. Il emmène dans son sillage les acteurs économiques, élevant leur niveau de maturité. L’outsourcing et le cloud, entre autres, sont ainsi pleinement intégrés dans la stratégie globale de ces acteurs. Par ailleurs, ceux-ci se rendent compte qu’ils ne peuvent réaliser l’ensemble de leurs projets seuls et ils s’appuient donc sur des partenaires tels que nous.

En 2008, l’IT est devenu un élément majeur permettant de réduire les coûts. Aujourd’hui, avec un Capex (dépenses d’investissement de capital) et un Opex (dépenses d’exploitation) plus faibles, la baisse des coûts se traduit par l’élaboration de projets plus innovants et mieux utilisés que par le passé.

L’avenir devrait donc se poursuivre dans la même lignée…

« Oui, je pense que la prise de conscience actuelle va s’étendre à tous les acteurs du marché. À moyen terme, cette tendance fédérera d’autres projets innovants, supportés de plus en plus par les technologies.

Ainsi, le desktop virtuel, sujet qui suscitait beaucoup de discussions il y a encore un an de cela, entre doucement dans les entreprises. Par le biais de cette technologie, elles peuvent faire beaucoup d’économies. En outre, si, auparavant, le desktop virtuel touchait essentiellement le software, il atteint maintenant le hardware. On est ainsi passé du stade du logiciel au stade… zéro station.

De manière générale, les entreprises recherchent et achètent des infrastructures qui ont vocation à simplifier le travail, tout en gagnant en efficacité. On peut citer le cas du Vblock. Ou encore la tendance au ‘Bring your own device’. Tout cela devrait se poursuivre, voire s’accentuer, dans les mois à venir.

Mais y a-t-il un impact sur les besoins en ressources humaines ?

« En cette période de marasme économique, il y beaucoup de disponibilités en ressources humaines dans notre secteur. Néanmoins, les profils en IT consulting et en data services de haut niveau, par exemple, ne sont pas faciles à trouver. Pour notre part, nous allons les chercher en France, à Metz et Nancy, et même, de plus en plus, à Paris.

Si vous en aviez la possibilité, quels aspects changeriez-vous afin d’améliorer encore votre secteur d’activité ?

« Je pense que l’avènement du cloud, combiné à la pression sur la productivité des entreprises, devrait conduire les régulateurs à revoir les contraintes PSF, en tous les cas sur un point bien précis : la gestion opérationnelle des plates-formes. Pour les banques, par exemple, le stockage des données hors frontières n’est pas encore du domaine du possible. Pourtant, le niveau de sécurité permet, aujourd’hui, de garantir un non-accès aux données critiques. On sent une envie d’ouverture, même si, pour l’heure, les autorités n’osent pas franchir le pas. C’est, aux yeux de certains, une boîte de Pandore… Néanmoins, je pense que la confiance viendra, d’autant plus qu’on a désormais les moyens de placer une frontière virtuelle, garantissant un haut degré de sécurité, ici ou ailleurs. »