«À long terme, les pays gagnants seront ceux qui opteront pour une stratégie claire. À cet égard, la Chine et les États-Unis ont clairement une longueur d’avance», note l’étude menée par le cabinet Roland Berger. (Photo: Shutterstock)

«À long terme, les pays gagnants seront ceux qui opteront pour une stratégie claire. À cet égard, la Chine et les États-Unis ont clairement une longueur d’avance», note l’étude menée par le cabinet Roland Berger. (Photo: Shutterstock)

Le Vieux Continent n’a pas à rougir. Alors que l’intelligence artificielle est dans toutes les bouches quand on parle du futur de l’économie, la densité de start-up travaillant spécifiquement sur cette technologie au sein de l’Europe (UE + Norvège et Suisse) est la deuxième dans le monde après celle des États-Unis.

Il y en aurait 769 en Europe, contre 1.393 outre-Atlantique, 383 en Chine et 362 en Israël, selon une étude dévoilée jeudi par le cabinet Roland Berger, à l’occasion de la conférence France is AI, à Paris. Celle-ci se concentre sur l’écosystème européen, mais fait suite à un premier rapport présenté au printemps qui dressait plus en détail les forces en présence à l’échelle mondiale.

L’auteur précise en introduction qu’il s’intéresse aux start-up qui se concentrent exclusivement sur l’intelligence artificielle et ne sont pas engagées dans d’autres domaines. Il exclut également celles qui utilisent des intelligences artificielles déjà développées pour créer de nouveaux services ou produits.

20 milliards d’euros d’ici 2020

L’Europe a donc sa carte à jouer dans ce secteur. Mais le cabinet Roland Berger estime toutefois qu’«à long terme, les pays gagnants seront ceux qui opteront pour une stratégie claire. À cet égard, la Chine et les États-Unis ont clairement une longueur d’avance.»

L’auteur de l’étude estime en effet que les initiatives au sein de l’UE sont trop fragmentées, même si la prise de conscience des autorités européennes est bien réelle. Il rappelle à cet égard que Bruxelles devrait finaliser d’ici la fin de l’année les grandes lignes d’une stratégie européenne qui comprendra «un appel à 20 milliards d’euros d’investissements pour la période 2018-2020», l’argent provenant de l’Union européenne, des États membres et du secteur privé.

Un supercalculateur en préparation

En attendant, l’étude préconise plusieurs pistes de réflexion, notamment la création d’un visa européen pour les chercheurs et les entrepreneurs du secteur qui souhaitent venir s’installer sur le continent. Ou encore la création d’un statut d’entreprise paneuropéen pour les start-up, qui leur permettrait d’accéder plus facilement à l’ensemble du marché communautaire.

À l’échelle du Luxembourg, il n’existe aucune stratégie spécifique sur l’intelligence artificielle. Le gouvernement parle plutôt d’innovation. Une innovation technologique encouragée dans la stratégie Rifkin, mais également promue à travers différents mécanismes, comme les aides à la recherche et l’innovation pour les entreprises, la création de clusters, ou encore les programmes de développement tels que Fit4Innovation, Fit4Digital ou Fit4Circularity.

À noter que le Grand-Duché a décidé d’investir dans la construction d’un high performance computing (HPC) center. Une ressource cruciale pour les start-up qui travaillent sur l’intelligence artificielle.