De nombreux États européens comptent parmi les pays fabriquant ou concevant des armes utilisées aujourd'hui par l'État islamique. (Photo: Amnesty International)

De nombreux États européens comptent parmi les pays fabriquant ou concevant des armes utilisées aujourd'hui par l'État islamique. (Photo: Amnesty International)

À l'avant-veille de la Journée internationale des droits de l’homme, qui sera célébrée ce 10 décembre, Amnesty International Luxembourg a évoqué ce mardi la situation des droits humains dans le monde, à la lumière notamment d’un rapport intitulé«Les stocks sont pleins - L'armement de l'État islamique».

Basé sur des analyses d’experts, images et vidéos à l’appui, ce document dresse la liste des armes dont dispose Daech après qu’elles ont été pillées en leur temps dans les stocks militaires irakiens.

Selon Amnesty International, ces armes ont été conçues et fabriquées dans une vingtaine de pays à travers le monde, au nombre desquels figurent la France, la Belgique et l’Allemagne pour ne citer que les plus proches voisins du Luxembourg.

Hypocrisie européenne

La liste comprenant également des États européens tels que la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque, l’ONG dénonce également une «hypocrisie européenne», ces pays étant réticents à accueillir les réfugiés victimes de violences commises avec ces armes.

Pour Amnesty International, à l’heure où le Luxembourg exerce pour quelques semaines encore la présidence du Conseil de l’Union européenne, il convient pour tous les États membres d’adopter un embargo total sur les armes destinées aujourd’hui aux forces gouvernementales syriennes ainsi qu’aux groupes armés d’opposition impliqués dans des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et d’autres violations des droits de l’homme.

Dans ce contexte toujours, et suite aux attentats de Paris, Amnesty International s’interroge également sur le renforcement des mesures sécuritaires adoptées ici et là, notamment quant à leur nécessité et leur proportionnalité au regard de la liberté d’expression et de rassemblement, citant les manifestations réprimées dans le cadre de la COP21.

Des mesures légitimes si proportionnelles

Concernant le Grand-Duché, qui a lui aussi décidé de mesures de sécurité renforcées, Amnesty International appelle le gouvernement de Xavier Bettel à respecter les droits humains dans sa lutte contre le terrorisme.

«Si l’État a l’obligation d’assurer la sécurité de ses citoyens, nous demandons néanmoins que le gouvernement s’assure que les mesures prises le soient en concordance avec les principes fondamentaux et dans le respect du droit international», a déclaré ce mardi matin David Pereira, président d’Amnesty International Luxembourg.

«Les mesures prises ne seront légitimes que si elles sont proportionnelles aux objectifs fixés et appliquées – de manière non discriminatoire – dans le respect des limites prévues par la loi», a-t-il conclu.