Guy Castegnaro, avocat spécialisé en droit du travail, a été récemment élu président de l’EELA. (Photo: Olivier Minaire/archives)

Guy Castegnaro, avocat spécialisé en droit du travail, a été récemment élu président de l’EELA. (Photo: Olivier Minaire/archives)

Guy Castegnaro, avocat spécialisé en droit du travail, a été récemment élu président de l’EELA (European Employment Lawyers Association). Cette association, créée en 1998, regroupe environ 1.300 avocats européens spécialisés en droit social. Ses rôles sont variés. Comme toute association de professionnels, elle vise à réunir des avocats européens spécialisés en droit social, pour leur permettre d’échanger leurs points de vue, mais également d’améliorer leur compréhension de la dimension sociale européenne, du modèle social européen. Elle est enfin un lieu qui permet de fortifier les liens entre les avocats européens spécialisés en droit social.

Le rôle du président, élu pour deux ans, est de gérer et veiller au bon fonctionnement de l'association. Pour Maître Castegnaro, « l'objet principal de l’EELA consiste à l'heure actuelle en l'organisation d'une conférence annuelle de deux jours, portant sur des sujets d'actualité en droit social européen. Elle se déroule tous les ans et accueille environ 500 avocats spécialisés en droit social. Ma mission est également de poursuivre des projets tels que l'organisation d'une deuxième conférence annuelle, ainsi que le développement du nouveau site Internet de EELA. »

Passage naturel

Élu trois fois membre du conseil d’administration, puis vice-président entre 2009 et 2011, le passage au statut de président semble naturel : « Je connais l'association, je me sentais prêt à poser ma candidature pour en devenir le président. J'ai finalement été élu lors de la dernière réunion du conseil d'administration, qui a eu lieu à Dublin le 10 octobre 2011. »

Quel est donc l’intérêt d’une telle association, au-delà du networking qu’elle permet ? « Il s’agit de partager des informations et de l’expérience en matière de droit social… et surtout de droit social d'origine européenne, c'est-à-dire issu des directives. » Les sujets concernés sont variés, allant du transfert d'entreprise au licenciement collectif.

Le fait est que la crise n’a pas affecté l’activité des avocats spécialisés en droit social. « Nous avons généralement toujours beaucoup de travail, et cela indépendamment de la situation économique. Lorsque tout va bien, on a besoin d'eux pour préparer des contrats de travail ou pour gérer des fusions sur le plan du droit du travail. Lorsque les choses vont mal, on recourt aux avocats spécialisés en droit social pour préparer des licenciements collectifs ou individuels. »

Le fait est que les litiges en droit du travail sont aujourd’hui plus nombreux, en plus d’être variés quant à leur objet. « On voit de plus en plus des sujets tels que la discrimination, le harcèlement sexuel ou moral, la liberté d'expression ou la protection de la vie privée sur le lieu de travail », détaille Me Castegnaro.

La raison ? Les frictions entre une mondialisation du marché du travail – qui change les règles du jeu – et le droit social qui reste – « comme souvent » – en retard sur la pratique. Un exemple ? « Il suffit d'ailleurs de jeter un coup d'œil sur les législations actuelles en matière d'autorisation de travail pour travailleurs hautement qualifiés, ou de représentation du personnel, qui sont toujours calquées sur des formes de travail qui n'existent quasiment plus. »