Le projet a pris un peu de retard. Il aurait dû être lancé au cours du premier trimestre. La plate-forme d’e-commerce Letzshop.lu ne s’annonce pas moins prometteuse. Ouverte à tous les commerçants luxembourgeois qui vendent des biens – les services ne sont pas inclus pour le moment –, elle propose un «all-inclusive» de la vente sur internet, comme l’a décrite la secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener.

Aucune boutique n’est exclue, même celles qui ont déjà des sites internet. Alors que la cotisation annuelle est la même pour tout le monde – soit 500 euros –, indépendamment du chiffre d’affaires ou de la quantité de produits proposés, Letzshop.lu ne prend pas non plus de commission sur les ventes.

Pour le moment, plus d’une centaine de commerces ont déjà confirmé leur participation et la réalisation de leur boutique en ligne est en cours. L’objectif que s’est fixé Letzshop.lu est d’atteindre entre 300 et 500 boutiques dans les trois ans à venir. On compte au Luxembourg entre 2.500 et 3.000 commerçants.

9% des commerces vendent en ligne

Autre avantage de taille, la livraison ne sera pas à la charge du commerçant mais incluse dans le service proposé par Letzshop.lu. C’est le coursier, propriété du groupe Post, Michel Greco, qui en aura la charge. Les produits pourront être livrés sur tout le territoire du Luxembourg, ainsi que dans les pays limitrophes et jusqu’aux Pays-Bas.

Avec cette plate-forme en ligne, le gouvernement veut proposer aux commerçants du Grand-Duché une offre qui ne se refuse pas, dans un contexte de concurrence internationale accrue.

Le développement de la vente en ligne influence en effet beaucoup le comportement des consommateurs. Au Luxembourg, seulement 9% des commerces proposent des services de vente par internet, alors que les Luxembourgeois sont parmi les Européens les plus friands des achats sur la toile.

16 communes impliquées

Dynamiser et diversifier le commerce de détail, notamment des centres-villes, est donc l’objectif premier de Letzshop.lu.

«Que ma commune participe au projet était une évidence», a pointé le bourgmestre de Dudelange, Dan Biancalana, qui a également pris la tête du groupement d’intérêt économique (GIE) Luxembourg for Shopping, en charge du projet. Le GIE rassemble aujourd’hui 16 communes, ainsi que la Chambre de commerce, la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC) et le ministère de l’Économie.

La mise en place de la structure informatique de la plate-forme a été confiée à la société allemande Atalanda, qui dispose déjà d’une grande expérience dans ce domaine. Elle s’est associée avec l’agence luxembourgeoise Vanksen pour la promotion de la plate-forme.

Il en aura tout de même coûté un million d’euros au ministère de l’Économie pour l’élaboration de Letzshop.lu. Le fonctionnement annuel est, lui, estimé à 550.000 euros et sera supporté par les membres du GIE Luxembourg for Shopping.