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 (Photo: Land)

«Marius Kohl est probablement l’agent du fisc le plus célèbre du monde. À sa place, auriez-vous signé ces milliers de rulings?» Fernand Muller: «Non, comme je l’avais dit lors des révélations LuxLeaks, j’aurais refusé et demandé à être muté. Le fonctionnaire a une tâche bien définie: instruire une déclaration et procéder à l’imposition dans le cadre législatif existant. Les rulings dépassaient cette mission. (…) En tant que syndicat, on répétait au ministre des Finances Luc Frieden: ‘Tous les ans, il y a des milliers de sociétés créées, des milliers de résidents et de frontaliers en plus. Nous n’arrivons plus à gérer la situation. Nous avons besoin de plus de personnel!’» «Quelle a été sa réponse?» «Il nous disait: ‘Vous devez travailler autrement…’»

Bientôt sur cet écran

Ça fait déjà deux ans que les 1.140 bus circulant sous le régime RGTR ou appartenant au syndicat intercommunal Tice sont équipés d’écrans électroniques. Leur fournisseur, la firme allemande Init, a vendu un système informatisé de guidage intelligent du trafic au Verkéiersverbond luxembourgeois au prix de 16,7 millions d’euros. Ce système devait à la fois contrôler la circulation des bus et informer les passagers de la situation de leur moyen de transport. Et ce en temps réel, bien sûr. Or, aujourd’hui, à part la ligne pilote 165, aucun de ces écrans ne donne d’infos. Un système similaire fonctionne depuis 2010 pour les autobus de la Ville de Luxembourg, mais alors que son introduction dans une ville avec 31 lignes de bus était déjà complexe, faire le même exercice au niveau national pour plus de 300 lignes RGTR s’avère une tâche bien plus lourde. Ce dont le ministère des Transports ne se rend compte que peu à peu. La mise en service de la nouvelle technologie, initialement prévue pour 2014, puis 2015, est maintenant prudemment annoncée pour 2018, année des prochaines législatives.

Économie mondiale et au-delà

La conférence de presse conjointe du Premier ministre Xavier Bettel (DP) et du ministre de l’Économie Étienne Schneider (LSAP) avec les experts de la technologie de l’espace Jean-Jacques Dordain et Simon «Pete» Worden fut transmise par téléconférence au monde entier. Histoire de bien faire passer le message que tous les investisseurs dans l’économie naissante de la navigation spatiale commerciale et de l’exploitation des ressources spatiales, de même que les entrepreneurs et les scientifiques étaient les bienvenus à Luxembourg. L’exploitation minière des astéroïdes, activité dans laquelle le Grand-Duché dit vouloir devenir un des leaders mondiaux (et peut-être même de l’univers…) est le slogan publicitaire par lequel Étienne Schneider veut guider les vaisseaux spatiaux vers le Luxembourg. Et en leur promettant 200 millions d’euros d’argent public, peut-être plus si besoin en est. En attendant les livraisons régulières de minettes d’origine spatiale que Pete Worden prédit pour la moitié du siècle, quel retour y aura-t-il pour ces investissements? Le premier marché serait celui de l’information, assure l’ex-employé de l’agence spatiale américaine Nasa. Les géants canadiens et australiens de l’extraction de matières premières seraient prêts à payer beaucoup d’argent pour savoir quels sont les bons astéroïdes à miner et cela des années avant qu’ils ne puissent commencer à exploiter les mines.