Un programme radio présenté comme complémentaire du quotidien papier gratuit. (Photo: Marion Dessard)

Un programme radio présenté comme complémentaire du quotidien papier gratuit. (Photo: Marion Dessard)

La première radio francophone autorisée au Luxembourg, L’essentiel Radio, a lancé lundi matin à 9h45 son programme d’informations et de divertissements sur la fréquence 107,7 MHz, laissée libre depuis l’arrêt de DNR, la radio du groupe Saint-Paul, qui avait eu, à ses débuts dans les années 90, un programme d’informations francophones.

À 9h45, l’animateur du matin prend l’antenne avec à ses côtés Xavier Bettel, sous sa casquette de ministre des Médias. «Le Luxembourg est un pays cosmopolite et il est important pour les gens qui y habitent et qui y travaillent de suivre les nouvelles en français en attendant de parler le luxembourgeois», explique Xavier Bettel.

Retour au sport du Premier ministre

Le Premier ministre se prête ensuite à une session de questions/réponses aux auditeurs. Le ton est donné: Quelle est la première chose que le Premier ministre fait le matin? Réponse: «Je me lave les dents», répond Xavier Bettel, le sourire en coin. Le Premier ministre écoute la radio belge dans la salle de bain avec son mari Gauthier, avant plus tard de switcher sur les ondes luxembourgeoises.

Un auditeur lui demande des conseils sur un bon club de sport. Il indique que pour rentrer à nouveau dans ses costumes il vient de faire un retour au sport en essayant de courir deux fois par semaine et de jouer le mardi soir au tennis, avec Gauthier.

Séquence nostalgie

On lui demande aussi quelles sont les voix radiophoniques qui l’ont marqué. «Max Meynier», dit-il spontanément, se rappelant la route des vacances dans le sud de la France dans la voiture de ses parents à écouter «Les Routiers sont sympa» sur les ondes de RTL.

Xavier Bettel se souvient aussi de Jean Breton, le Monsieur météo culte de la radio en France avec son alter ego Albert Simon. Il évoque aussi les dangers et les dérives du média radio en rappelant comment Radio Mille Collines avait joué entre 1993 et 1994 un rôle crucial dans les massacres au Rwanda.

Quelques minutes plus tôt, au siège de L’essentiel à Differdange, Emmanuel Fleig, administrateur délégué de Radiolux, l’exploitant de la radio, communiquait ses ambitions: «Avec L’essentiel Radio, nous allons nous employer à ramener des auditeurs à l’écoute d’une radio luxembourgeoise en français.»

Avec L’essentiel, nous avons amené à la lecture une grande partie de la population résidente.

Emmanuel Fleig, administrateur de Radiolux et directeur de L'essentiel

Le gouvernement luxembourgeois a octroyé à L’essentiel Radio une concession de 10 ans sur la fréquence 107,7 à l’issu d’un appel d’offres qui avait fait concourir quatre concurrents. 

Le programme radio est présenté comme complémentaire du quotidien papier gratuit, diffusé à 106.000 exemplaires, ainsi que d’un site d’informations en ligne, qui compte 90.000 visiteurs par jour. «Avec le quotidien L’essentiel, nous avons amené à la lecture une grande partie de la population résidente qui, avant 2007, ne lisait pas la presse quotidienne et ne consultait pas d’autres médias, souvent pour des raisons linguistiques», a expliqué Emmanuel Fleig, qui espère ramener à l’antenne les auditeurs francophones qui se tournaient jusqu’à présent vers les programmes radios français, faute d’une offre au Grand-Duché.

Le capital de Radiolux est contrôlé à hauteur de 40% par Edita, l’éditeur de L’essentiel, qui est une joint-venture entre le Suisse Tamedia et le groupe Editpress, à 35% par des partenaires belges, Vincent Bragard, Serge Leenman et Samuel Tabart, tous trois actionnaires de la radio belge Must FM et 25% par la CLT-Ufa (groupe RTL).